Trois jours après la démission de Mounir Mahjoubi, Cédric O a été nommé au secrétariat d’État au numérique. Il a décrit quelques unes de ses priorités.

Cédric O est le nouveau visage du numérique au sein du gouvernement. Trois jours après la démission de Mounir Mahjoubi du poste de secrétariat d’État au Numérique, dont le bilan laisse une impression contrastée, l’exécutif a annoncé dimanche 31 mars le nom de son successeur.

Cédric O prend ses fonctions // Source : Perrine Signoret/Numerama

Cédric O prend ses fonctions

Source : Perrine Signoret/Numerama

Il a pris ses fonctions ce 1er avril 2019, au cours d’une conférence de presse à laquelle Numerama a assisté. Il y a détaillé quelques unes de ses « priorités », dont l’accessibilité des services informatisés pour les personnes qui ne maîtrisent pas le numérique, pousser la french tech et mieux réguler le web pour qu’il « ne soit pas une zone de non droit », sans donner plus de précisions. Il a dit vouloir « faire de la France un pays qui ait l’ambition de ses moyens », tout en insistant sur l’importance d’envisager aussi le numérique au niveau européen.

Mounir Mahjoubi lui a remis une broche en forme d’oiseau représentant la French Tech en guise de passation de pouvoir.

Dans la politique et dans le privé

Âgé de 36 ans, Cédric O est une personnalité inconnue du public. Dans les cercles de La République en marche, sa notoriété est en revanche beaucoup plus importante, du fait de sa proximité avec Emmanuel Macron  : il a été le trésorier de sa campagne présidentielle et du parti que ce dernier a fondé — c’est dans les mails divulgués par Wikileaks avant les élections que beaucoup ont découvert son nom.

Mais avant de rejoindre l’aventure macronienne, c’est du côté du Parti socialiste que Cédric O se frotte à la politique. Il s’engage aux côtés de Dominique Strauss-Kahn pour la primaire socialiste de 2006, devient en 2010 le conseiller parlementaire du député Pierre Moscovici, participe à la campagne victorieuse du PS en 2012 et est nommé en 2014 conseiller chargé des restructurations industrielles auprès de Pierre Moscovici, quand celui-ci était ministre de l’Économie et des Finances.

Contrairement à Mounir Mahjoubi, dont le parcours professionnel l’a amené à plonger très tôt dans le numérique et les nouvelles technologies, Cédric O présente un profil moins « geek » de prime abord. Il sort diplômé de HEC en 2006, occupe un temps un poste de communicant dans la société Opérationnelle et finit chez Safran, un groupe industriel français spécialisé dans la construction aéronautique et aérospatiale.

D’après Frenchweb, c’est lui qui était chargé de nommer la succession de Mounir Mahjoubi et aurait eu à choisir entre Aurélie Jean, Paula Forteza, Olivia Grégoire et Amélie de Montchalin… avant de se sélectionner lui-même.

Le numérique, du business

Cependant, le choix de Cédric O pour le secrétariat d’État au Numérique n’est pas dénué de sens.

L’intéressé a été le conseiller « participations et économie numérique » du président de la République. On lui doit l’organisation du sommet Tech for Good en 2018, qui a été l’occasion d’une rencontre entre Emmanuel Macron et plusieurs géants des technologies (Google, Facebook, Apple, IBM, Microsoft, Uber, etc.). Il s’est aussi mobilisé pour le sommet de l’attractivité « Choose France », en vue d’attirer des capitaux étrangers, notamment dans le numérique et les technologies.

C’est donc avant tout un profil business qu’a retenu Emmanuel Macron pour ce poste — ce qui n’est pas une surprise au regard de la réorganisation hiérarchique survenue en octobre dernier. Il devrait donc s’articuler à merveille avec ses supérieurs, puisqu’il dépend de Bercy  : Cédric O sera en effet placé sous l’autorité de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et de Gérald Darmanin, en charge de l’Action et des Comptes publics.

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