C’est la fin d’une longue cavale pour Julian Assange. Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté ce jeudi 11 avril matin, a annoncé la police britannique. Cette dernière est venue l’interpeller à l’ambassade d’Équateur, où l’homme se cachait depuis plusieurs années maintenant.
Un mandat d’arrêt lancé en 2012
Un mandat d’arrêt visait Julian Assange depuis juin 2012, car il ne s’était pas présenté à une audience devant la cour. Un autre avait été prononcé en 2017. L’agence de presse russe Ruptly a publié une vidéo de son arrestation :
https://twitter.com/Ruptly/status/1116277306161618944
Il a été placé en garde à vue à Londres, en Angleterre, où il doit rester pour le moment, a indiqué la police. Il sera ensuite conduit devant Westminster le plus tôt possible, est-il précisé.
Westminster a choisi de l’arrêter car l’Équateur a révoqué l’asile accordé à Julian Assange. Dans le communiqué, il est indiqué que l’ambassadeur équatorien a lui-même invité la police anglaise à entrer dans l’enceinte de l’établissement pour l’interpeller.
Dans un second communiqué, les forces de l’ordre ont précisé que l’arrestation avait été faite à la demande des autorités américaines, en vertu de l’Extradition Act. Cela fait suite au mandat de 2017, conduit pour le motif de complicité avec Chelsea Manning.
Les révélations de WikiLeaks
Julian Assange avait fondé WikiLeaks en 2006, avec l’objectif de publier des documents confidentiels et les rendre accessibles à tous. En 2010, l’organisme a diffusé la vidéo d’une bavure militaire ayant coûté la vie à 18 personnes. Cette vidéo a été fortement médiatisée. C’est elle qui a conduit à l’arrestation de Chelsea Manning, qui travaillait dans l’armée américaine et avait transmis le document secret à WikiLeaks.
L’image de WikiLeaks a ensuite été entachée au fil des années. La plateforme tend volontiers vers la conspiration et la provocation : elle a publié sur Twitter des propos déplacés sur les attentats en France ou a diffusé une vidéo en se trompant de pays. C’est elle aussi qui a hébergé et diffusé les #MacronLeaks, juste avant la présidentielle française. Elle s’est aussi beaucoup impliquée dans la présidentielle américaine en accablant Hillary Clinton et en publiant des informations erronées servant aux camps pro-Trump.
Certains ont commencé à se poser des questions sur les réelles implications politiques de l’organisation fondée par Julian Assange. On la soupçonne parfois d’être proche du Kremlin, sans que cela ne puisse être formellement prouvé. Ses actes et publications vont, en tout cas, très souvent dans le sens géopolitique global de Moscou, donnant des billes aux discours les plus extrêmes.
Une plainte pour agression sexuelle
Assange n’est pas non plus exempt de critiques. Il a fait l’objet pendant plusieurs années d’une plainte en Suède. Il était accusé d’avoir commis une agression sexuelle. La plainte a été classée sans suite en mai 2017 par le parquet. Selon Julian Assange, il s’agissait d’un coup monté des États-Unis, qui lui en voulaient par rapport aux révélations qu’il avait faites. Il s’était réfugié pour cette raison dès 2012 dans l’ambassade d’Équateur, en Grande-Bretagne, là où la police ne pouvait venir le chercher.
Le sort de l’Australien a changé lorsque le pays qui l’accueillait dans son ambassade a décidé de finalement lui refuser l’asile politique. L’ancien président équatorien a regretté cette décision, accusant sur Twitter l’actuel président, Lenín Moreno, d’être un « homme corrompu ». « Ce qu’il a fait est un crime que l’humanité n’oubliera jamais », a-t-il écrit.
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