Certes, les inquiétudes à l’égard de Huawei sont compréhensibles. Mais pour le patron de la protection cyber de l’État, les enjeux sur la sécurité de la 5G ne s’arrêtent pas à l’équipementier chinois.

Huawei est-il l’arbre qui cache la forêt ? En clair, les craintes légitimes que l’on entend sur le prétendu agenda caché de l’équipementier chinois — qui est suspecté d’œuvrer en sous-main pour le compte de la Chine — ne masquent-elles pas de réels enjeux de sécurité pour la 5G, qui concernent non pas seulement un acteur isolé, mais l’ensemble de l’écosystème des télécoms ?

Guillaume Poupard

Guillaume Poupard.

Source : Guerric

Huawei et les autres

C’est le sentiment de Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), invité ce lundi 15 avril sur France Inter. « Se focaliser sur un seul équipementier, c’est une erreur, très clairement », a déclaré le patron du cyber-garde du corps de l’État, alors que ses services viennent de publier leur rapport annuel de l’année passée.

« La 5G va être un système particulièrement critique et important », a-t-il prévenu. C’est pour cela qu’il faut « faire en sorte que ce système soit sécurisé ». Or, cette sécurisation implique de se mobiliser à tous les niveaux : l’ANSSI bien sûr, mais aussi au niveau de la conception même de cette nouvelle génération de téléphonie mobile, ainsi que dans son usage par les opérateurs et les équipementiers.

[floating-quote float= »right »]La 5G va être un système critique[/quote]

Les réseaux télécoms sont des « cibles particulièrement intéressantes pour des attaquants » parce qu’il s’agit d’infrastructures critiques, au même titre que l’électricité, l’eau ou bien les transports. Ce sont eux que visent des attaquants pour faire du renseignement, voler des informations ou tout « simplement éteindre ces réseaux, les empêcher de fonctionner correctement », a-t-il décrit.

La France et l’Europe s’organisent

Contrairement à d’autres très proches alliés des États-Unis de par le monde, la France n’a pas choisi de bannir Huawei du chantier de la 5G — idem pour le reste de États membres de l’Union européenne, d’ailleurs. Bruxelles recommande pour l’heure de procéder à une évaluation des risques et de procéder à un échange d’informations entre États, avant de se pencher sur d’éventuelles mesures supplémentaires.

En France, la question de la sécurité sur la 5G a fait l’objet d’une proposition de loi, appelée loi « visant à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». Le texte introduit des exigences à satisfaire et des autorisations à obtenir, de la part du Premier ministre, qui est alors conseillé par ses services.

Le texte a fait consensus à l’Assemblée nationale. Il doit maintenant être discuté au Sénat.

Source : Numerama

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