La Commission européenne lance une campagne de sensibilisation, #DigitalRespect4Her, pour alerter le public sur ce que subissent les femmes sur Internet.

« Les femmes devraient se sentir en sécurité et respectées en ligne, et elles devraient pouvoir participer en toute confiance à la vie publique sur Internet, sans crainte ». Tel est le message qu’entend faire passer la Commission européenne, au moment où s’ouvre la campagne #DigitalRespect4Her, qui invite chacun et chacune à témoigner sur les réseaux sociaux.

Campagne de sensibilisation

Lancée le 16 avril 2016 sous le patronage de Mariya Gabriel et Věra Jourová, en charge respectivement  de la société numérique et de l’égalité des genres au sein de la commission Juncker, l’opération consiste avant tout en une action de sensibilisation du public à l’égard de la violence exprimée à l’égard des femmes sur les réseaux et en une incitation à mieux se comporter.

Il n’est pas prévu pour l’heure de procéder à une évolution législative des textes : Bruxelles rappelle que ces enjeux sont déjà traités dans des directives (sur les services de médias audiovisuels, sur le e-commerce, sur les droits des victimes), des dispositions internationales (convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe) et des mesures (campagnes, codes de conduite ou recommandations).

Cyber-harcèlement

Les femmes sont particulièrement exposées. // Source : Les Internettes

« La violence en ligne peut causer un préjudice psychologique, physique, sexuel et économique. Il peut réduire les femmes au silence et limiter leur présence en ligne », prévient la Commission. Les menaces, le harcèlement, le dénigrement, la déconsidération, les moqueries sont autant de comportements qui peuvent conduire les femmes à se tenir à distance ou à se censurer.

Cela a des effets délétères. Bruxelles explique que cette situation « est susceptible de restreindre la participation des femmes aux débats de société, de limiter leur influence sur le plan politique et de saper les processus démocratiques représentatifs ». La campagne est accompagnée d’une série de témoignages de femmes racontant de quelle façon cela a eu un effet négatif sur leur carrière.

Nantilus

Marlène Schiappa est la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. // Source : Nantilus

Des actions au plan national

Il est à noter que si la Commission européenne ne va pas nécessairement enclencher une réponse législative dans la foulée de #DigitalRespect4Her, cela ne signifie pas qu’elle ne soutient et ne pousse pas les États membres à prendre le cas échéant des dispositions qui s’avéreraient utiles pour valoriser la place des femmes dans la société ou pour développer des peines face à des délits spécifiques.

En France, des mesures concrètes ont ainsi vu le jour. Dans le domaine du numérique, la loi contre les violences sexistes et sexuelles pénalise les « raids » menés par des internautes pour s’en prendre à quelqu’un d’autre (elle prolonge de fait les dispositions d’une autre loi, celle sur la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui a institué le délit de cyberharcèlement).

Autre mesure mise en place, fin 2018 : une plateforme dédiée de signalement de violences sexuelles ou sexistes. Il permet aux femmes d’entrer en contact immédiatement, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, via un chat écrit, avec la police ou la gendarmerie. Le site peut être visité en suivant l’adresse www.signalement-violences-sexuelles-sexistes.gouv.fr ou en se rendant sur le site service-public.fr.

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