Le brouillard commence progressivement à se dissiper sur cette bien étrange affaire de prétendue reconnaissance faciale utilisée dans les boutiques Apple. Le magazine The Verge apporte en effet de nouveaux éléments sur cette histoire, suggérant que la firme de Cupertino n’est pas l’entreprise qui s’est servie de ce système biométrique ; ce serait une société tierce, partenaire du groupe américain.
Rappel des faits. En avril, un adolescent de 18 ans a décidé d’engager des poursuites contre Apple au motif qu’il a été arrêté à tort par les autorités. Il lui a été reproché de voler des produits dans des boutiques de la marque. Or, cette arrestation a été provoquée, dit-il, par un système de reconnaissance faciale défaillant — il a été confondu avec un autre — mis en œuvre par le géant de l’électronique grand public.
Il réclame pas moins d’un milliard de dollars en dommages et intérêts.
Un système biométrique opéré par un tiers ?
Depuis, Apple a pris la parole pour déclarer qu’il n’utilise pas de reconnaissance faciale dans ses magasins — et, par conséquent, n’utilise aucune base de données des visages en interne ni d’éventuelles bases de données fournies par des tiers. Par contre, comme toute autre boutique, elle utilise des caméras de vidéosurveillance dont les enregistrements sont conservés un certain temps légal.
Comment diable y a-t-il donc pu y avoir un usage de la reconnaissance faciale avec une firme qui n’en fait pas ? La réponse se trouve vraisemblablement dans l’autre société qui est poursuivie dans ce dossier : Security Industry Specialists (SIS). Car Apple n’est effectivement pas la seule compagnie à se retrouver sur le banc des accusés. Et c’est peut-être elle qui détient la clé de toute cette histoire.
Il est en effet possible que SIS ait pu utiliser sa technologie biométrique sur les enregistrements captés par les caméras d’Apple. The Verge fait remarquer que si SIS ne liste pas Apple comme l’un de ses clients, il existe entre les deux groupes une relation depuis plusieurs années. Des liens qui remontent à 2015, selon BizJournal.
Cette piste expliquerait pourquoi Apple déclare ne pas utiliser de reconnaissance faciale dans une affaire où, justement, un particulier s’est fait attraper par ce système. Se posent alors plusieurs questions : dans quelles conditions SIS a-t-il pu accéder aux images ? La vérification des visages s’est-elle faite en dehors des locaux de la marque ? Et a-t-elle eu lieu après les faits (et non en temps réel ?).
La plainte a été déposée devant un tribunal new-yorkais le 22 avril. Le procès qui va en découler permettra d’apporter des réponses aux interrogations qui demeurent.
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