Depuis l’accession au pouvoir de Donald Trump, les relations entre le président des États-Unis et Twitter n’ont pas toujours été au beau fixe. Dès 2016, le fondateur du réseau social, Jack Dorsey, a admis que la situation était compliquée. Un an plus tard, l’autre fondateur, Evan Williams, a même exprimé ses regrets pour l’appui supposé que le service aurait apporté dans la notoriété de l’homme d’affaires.
Aujourd’hui encore, il y a de la friture sur la ligne. Preuve en est avec la récente entrevue privée organisée à la Maison-Blanche entre Jack Dorsey et Donald Trump.
Alors que le chef de l’État se félicitait de la formidable réunion survenue le 23 avril avec le patron du réseau social pour discuter de « beaucoup de sujets concernant la plateforme et le monde des réseaux sociaux en général », le ton était beaucoup plus plaintif la veille. Le président américain s’est dit maltraité par le site, qui jouerait d’après lui à un jeu-politique anti-Républicain.
Crainte sur les abonnés
Est-ce donc de cela qu’ont parlé les deux hommes dans le bureau ovale ? Officiellement, non. Si la Maison-Blanche n’a pas fait de commentaire particulier, Twitter a simplement déclaré que ce rendez-vous, voulu par Donald Trump, s’est focalisé sur la protection de la fiabilité du débat public avant les élections américaines de 2020 et les efforts en cours pour répondre à la crise des opioïdes.
Mais selon une source ayant assisté à la réunion, citée par le Washington Post, le sujet du nombre des internautes qui sont abonnés au compte officiel de Donald Trump a été un point de discussion qui a duré relativement longtemps. Le président américain s’inquiète en effet de la réduction du nombre de ses fans sur le réseau social, une baisse qu’il impute au site et qu’il pense être délibérée.
Il a alors fallu que Twitter explique que cette statistique varie dans le temps, et pas toujours à la hausse. Outre les internautes qui décident de se désabonner pour une raison ou pour une autre, il y a aussi les actions prises régulièrement par Twitter pour combattre le spam émis par des comptes artificiels et qui s’abonnent à différents profils, y compris ceux qui sont très suivis, comme celui de Donald Trump.
Il a même fallu que Jack Dorsey précise pendant l’entretien que lui même avait perdu une partie de son audience. Comprendre : les mesures anti-spam touchent tout le monde, indistinctement de son statut (personnalité publique, particulier, patron de Twitter) ou de son appartenance politique, réelle ou supposée. Et ce plan de lutte est vital pour la bonne tenue du site communautaire.
Le compte Twitter de Donald Trump occupe une place particulière dans l’écosystème du service. Il ne peut pas être modéré normalement, du fait de son statut de leader mondial. Y compris lorsqu’il tient des propos qui pourraient s’écarter des conditions générales d’utilisation. À l’inverse, son compte est aussi soumis à certaines obligations : il n’a par exemple pas le droit de bloquer des gens.
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