Facebook poursuit sa lutte contre les fausses informations. Plusieurs personnalités d’extrême-droite ont été bannies du réseau social et d’Instagram, a rapporté The Atlantic le jeudi 2 mai. Le site Infowars, connu pour diffuser des fake news et des théories du complot, fait l’objet d’un bannissement encore plus strict, puisque les groupes qui partagent ses contenus seront également punis.
Des groupes partageant des articles d’Infowars supprimés
Parmi les personnalités ciblées, on trouve Alex Jones. Cet Américain est peu connu en France, mais il est devenu une vraie célébrité outre-Atlantique grâce à son site d’information conspirationniste Infowars. Il est notamment tristement célèbre pour avoir affirmé en 2012 que la fusillade de Sandy Hook, qui avait fait 27 morts dans une école primaire, était une mise en scène et que personne n’était mort.
Alex Jones était déjà banni de plusieurs plateformes. En août 2018, Apple avait supprimé les podcasts du conspirationniste de son magasin d’applications, qui contenaient des discours de haine. Spotify avait également retiré plusieurs épisodes, YouTube l’avait banni, ainsi que Twitter. Facebook de son côté, avait sévi en supprimant son profil personnel, mais pas celui de son site Infowars. C’est désormais chose faite.
Les mesures contre Infowars sont particulièrement strictes. Un porte-parole de Facebook a précisé à The Atlantic que tous les partages de vidéos, podcasts ou articles d’Infowars seraient supprimés — à moins que le partage soit effectué dans un but de critique et remise en question. Tous les groupes créés pour partager des contenus d’Infowars seront supprimés.
Plusieurs personnalités bannies
D’autres personnalités phares de l’extrême-droite américaine ont été bannies de Facebook et Instagram. C’est le cas de Milo Yiannopoulos, l’une des figures du Gamergate, du vidéaste conspirationniste Paul Joseph Watson, l’activiste d’extrême-droite complotiste Laura Loomer et le suprémaciste blanc et néo-nazi Paul Nehlen.
Le compte de Louis Farrakhan, leader de l’organisation politico-religieuse Nation of Islam, a aussi été supprimé. Il avait tenu à plusieurs reprises des propos antisémites.
Le porte-parole de Facebook a fait savoir que les groupes qui promouvaient des événements organisés par ces figures extrémistes seraient bannis. Il sera toujours possible de le faire via des comptes personnels à priori.
Pourquoi une telle décision ?
Ce n’est pas tant à cause des fausses informations que ces personnes peuvent diffuser que Facebook a pris des mesures. Il est précisé que c’est en fait en vertu du règlement sur les individus et organisations dangereuses. « Nous avons toujours banni les organisations ou individus qui promeuvent et encouragent la violence et la haine, quelque soit leur idéologie », a dit le porte-parole.
Les extrémistes trouveront certainement d’autres plateformes pour communiquer sur les actions, mais ils n’y auront peut-être plus autant de visibilité. Lorsqu’Alex Jones a été banni de Facebook, lui et d’autres extrémistes se sont redirigés vers Instagram, comme le raconte la journaliste Taylor Lorenz. De nombreuses vidéos ou mèmes ont servi à diffuser des propos haineux et des théories complotistes.
Les réseaux sociaux ont compris ces dernières années qu’ils ne pouvaient plus agiter le drapeau de leur prétendue neutralité et laisser ces contenus se diffuser. Certains commencent à agir sur les fausses informations, mais refusent de prendre des mesures plus drastiques contre des personnalités politiques extrémistes. Twitter par exemple, refuse de sévir contre les suprémacistes blancs. Son CEO Jack Dorsey s’est déjà montré plutôt complaisant à leur égard.
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