Facebook se sait attendu au tournant. Quelques semaines avant le début des élections du Parlement européen, qui auront lieu le 26 mai, le réseau social a créé une cellule de crise. Elle est dédiée à la lutte contre les fausses informations et l’ingérence politique, ont rapporté le New York Times et le Guardian dimanche 5 mai.
40 personnes dans la cellule
La cellule de crise ressemble à celle que Facebook avait mis en place à l’automne 2018 à l’approche des élections américaines de mi-mandat. Un système similaire avait également été créé avant les élections au Brésil pendant quelques semaines et en Inde.
Elle est cette fois localisée en Europe, au siège irlandais de Facebook. Elle restera ouverte jusqu’à la fin des élections européennes, qui auront lieu fin mai. La cellule doit remplir plusieurs objectifs. Elle sert à lutter contre les fausses informations, les faux comptes, et les possibles ingérences dans l’élection.
Environ 40 personnes sont attelées à cette tâche d’après le Guardian. Elles sont de différentes nationalités, et parlent couramment les 24 langues officielles de l’Union européenne. On ignore quand leur mission a débuté et quelles actions ont été menées jusqu’à présent dans le cadre de la cellule de crise. Facebook a simplement précisé que ces employés passaient en revue des contenus signalés par les utilisateurs, ou identifiés comme problématiques par ses algorithmes.
Des règles durcies
Facebook avait été accusé lors des élections présidentielles américaines de 2016 d’avoir laissé se diffuser de multiples fake news et de ne pas avoir bien géré les tentatives d’ingérences. Depuis, la plateforme a pris plusieurs mesures.
Des cellules de crise ont été mises en place dans plusieurs pays à l’approche d’importantes élections. Le réseau social a aussi introduit des « indicateurs de confiance », il a supprimé de nombreux comptes douteux et a sévit au sujet des publicités politiques, qui ont été partiellement interdites.
Fin avril, Facebook est toutefois revenu sur cette décision concernant les publicités politiques. Il voulait autoriser les partis à en faire uniquement dans leurs pays respectifs. Cette règle va être assouplie durant un mois, permettant à 19 groupes politiques de tous bords de lancer des campagnes publicitaires à l’échelle de l’Union européenne, avait rapporté Le Monde.
Le jeu du chat et de la souris
D’autres réseaux sociaux se préparent à leur manière aux élections européennes. Twitter a récemment eu un différend avec le gouvernement français à ce propos. Le gouvernement voulait sponsoriser sa campagne #OuiJeVote, lancée pour pousser les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales, sur Twitter. Seulement, Twitter interdit en France toute forme de publicité politique depuis la promulgation de la loi contre les fausses informations. Le réseau social a décidé comme Facebook de faire une exception.
Les articles du New York Times et du Guardian mettent en avant les difficultés qu’a le réseau social à lutter contre les tentatives de manipulation politique. Il serait difficile de localiser les responsables, mais aussi de les punir. C’est un peu le jeu du chat et de la souris avec eux : dès qu’ils sont bannis, ils trouvent d’autres méthodes et parviennent à déjouer les algorithmes de Facebook.
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