Google n’était pas la seule entreprise à être mise en avant sur le compte Twitter de l’Élysée. Novartis et IBM l’ont aussi été, tout comme plusieurs autres groupes lors de première édition de « Choose France », en 2018.
Cela a été l’une des premières controverses de l’année. En pleine opération séduction auprès des entreprises internationales, pendant le sommet de l’attractivité « Choose France », le gouvernement s’était retrouvé dans une polémique impliquant Google. L’Élysée avait en effet laissé la société américaine publier un message promotionnel sur son compte Twitter.
La publication de ce tweet, dans lequel le directeur de Google France vante la création d’ateliers numériques dans quatre régions françaises pour former la population, avait suscité à l’époque de nombreux commentaires remontés ou moqueurs — d’autant plus que le même jour, Google se voyait infliger une amende record de 50 millions d’euros pour des infractions au RGPD.
Cette affaire, chassée depuis par bien d’autres poussées de fièvre médiatiques, vient toutefois de revenir sur le devant de la scène, trois mois plus tard, avec une question écrite déposée par le député du Rassemblement national (ancien Front national) Louis Aliot. Un retour inattendu, alors que l’exécutif aurait très bien choisir de laisser l’interrogation parlementaire dans un coin pour ne pas prêter le flanc à plus de critiques.
Raisonnements binaires
Dans sa réponse, le secrétariat d’État en charge du Numérique s’étonne ainsi de « raisonnements binaires » qui opposeraient les enjeux de souveraineté économique (comme la juste participation aux finances publiques, à travers l’impôt) aux impératifs d’attractivité du pays à l’international. L’action dans un domaine « n’exclut pas une politique d’égale vigueur » dans l’autre.
Si la réponse ne donne aucun exemple illustrant l’effort du gouvernement en matière de souveraineté économique, l’actualité récente, elle, en livre : il y a eu d’une part la tentative du gouvernement d’obtenir un redressement fiscal record sur Google — qui a toutefois échoué devant les tribunaux — et d’autre part l’instauration d’une taxe visant les géants du net — qui n’est pas encore adoptée.
« La politique d’attractivité menée et assumée par le gouvernement ne peut être assimilée à de quelconques renoncements », argue le secrétariat d’État. En clair, le fait que la politique d’attractivité économique du pays «soit un axe fort » de l’action gouvernementale n’entraverait en rien la capacité à fixer des orientations en matière d’imposition, d’équité commerciale ou de lutte contre les contenus illicites.
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