Il pourrait y avoir jusqu’à 40 000 trottinettes électriques en libre-service déposées dans les rues de Paris d’ici fin 2019, juge la mairie. Or les rues de la capitale ne seront pas en mesure d’accueillir tous ces engins à deux roues, a affirmé Jean-Louis Missika, adjoint à la mairesse Anne Hidalgo, en charge de l’urbanisme.
« Nous sommes autour de 15000 trottinettes. Mais si nous suivons les courbes de croissance, nous pourrions aller jusqu’à 30 0000 voire 40 000 véhicules dans quelques mois. Ce ne sera pas tolérable, ni toléré », a-t-il assuré lors d’un point presse organisé après la signature d’une Charte de bonne conduite des opérateurs de trottinettes électriques en libre-service, auquel le Parisien a assisté lundi 13 mai.
Et d’enchaîner : « Si l’autorégulation échoue, nous devrons interdire provisoirement le service, en attendant que la loi sur les mobilités soit adoptée ».
Une charte de bonne conduite pour les entreprises
Le projet de loi mobilité a été adopté par le Sénat : il contient beaucoup de volets, du coût du permis de conduire à l’encadrement des trottinettes. Plus récemment, le gouvernement a présenté un projet de décret qui prévoit de modifier le code de la route pour y inclure enfin les trottinettes électriques, jusqu’ici dans une zone grise non réglementée. Le projet de loi mobilité contient un article qui permettrait aux maires et mairesses de « déroger à ces règles, afin qu’elles puissent être partout adaptées à la diversité des situations », rappelle le gouvernement.
Chaque ville dispose actuellement du droit de garder ou de faire retirer les trottinettes électriques déployées (parfois assez brusquement) par les nombreux acteurs du secteurs (il y en a 10 à Paris). Nantes, par exemple, a confisqué tous les appareils de la startup Wind qui avait tenté de s’implanter dans la ville. Paris, à l’inverse, commence tout juste à prendre des mesures coercitives envers les entreprises — il est par exemple désormais interdit de les laisser sur les trottoirs sous peine d’amende (et d’enlèvement).
Comme on le lit dans la « charte de bonne conduite relative à la location de trottinettes électriques en libre-service » qui vient d’être signée, Paris explique vouloir favoriser les véhicules non polluants, et donc, dans la mesure du possible, ne pas interdire ces nouveaux moyen de déplacement : « La part modale des mobilités douces et de nouvelles solutions de mobilités, dont les trottinettes électriques en libre-service font partie, a tendance à augmenter pour les trajets de moins de 6km. Les services de trottinettes électriques partagées sans stations rejoignent en ce sens l’action de la Ville », décrit la charte.
Reste à voir si les startups présentes sur le marché respecteront les règles édictées. Au rythme où va la multiplication des véhicules sur les routes et le peu de responsabilisation des clients, la mairie va devoir redoubler de vigilance, et peut-être de sanctions.
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