Premier raté pour Parcoursup. Des élèves qui croyaient avoir obtenu une proposition d’admission dans une formation post-Bac ont eu la désagréable surprise de constater peu après que leur dossier était repassé sur liste d’attente.
À l’origine du problème, selon Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, une mauvaise appréciation de certaines filières. Elles ont surestimé leur capacité d’accueil des futurs bacheliers. Résultat, la correction apportée en fin de semaine a entraîné aussi l’actualisation des dossiers. Les inscriptions en trop ont donc été évincées.
En apparence relativement bénigne, l’affaire n’a pas été traité à la légère. Il faut dire que le sujet est sensible : le passage par cette plateforme est indispensable pour accéder aux études supérieures. Et le gouvernement sait que ce nouveau service, qui remplace APB (Admission Post-Bac), est controversé. Il suffirait du moindre faux pas pour remettre en cause le portail, qui fonctionne depuis 2018.
Surtout, le site concerne chaque année des centaines de milliers de jeunes sur le point de découvrir quel sera leur avenir scolaire, en fonction de leurs notes, des places disponibles et de leurs vœux. Aussi est-il indispensable que tout fonctionne sans accroc, afin de ne pas ajouter un stress supplémentaire à des élèves qui doivent essentiellement se concentrer sur l’examen du baccalauréat.
400 filières touchées
Dans son communiqué, le ministère tempère l’ampleur du dysfonctionnement : seules 2 % des formations ont mal jaugé leur capacité d’absorption. Environ 400 filières sur les 14 500 proposées sont concernées. Mais du côté des élèves, rapporte Les Échos, l’anomalie s’est répercutée sur près de 67 000 jeunes sur les 898 000 inscriptions. Soit un peu plus de 7 % des dossiers comptabilisés.
Les formations touchées par l’incident sont essentiellement des BTS (Brevet de Technicien Supérieur), a indiqué Frédérique Vidal. Il y a aussi quatre classes préparatoires aux grandes écoles, quelques écoles d’art, des filières de préparation aux grandes écoles et des instituts de formation aux soins infirmiers.
Le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas commenté les chiffres avancés par le quotidien économique. Dans son communiqué, il se contente de dire que « la très grande majorité des candidats n’ont pas formulé de vœux pour l’une de ces formations. Ils ne sont pas concernés et leur situation n’a connu aucune modification ». Et surtout, le ministère assure que tout est rentré dans l’ordre.
Pour les élèves qui ont reçu une proposition d’admission qui a été retirée par la suite, Parcoursup annonce qu’une information leur est délivrée. Ils ont aussi la possibilité de contacter l’assistance (par téléphone, sur les réseaux sociaux ou via le site lui-même) et de se tourner vers leur établissement. Hélas, le retour en liste d’attente n’est pas gage d’une bonne position dans la file, selon ce témoignage d’un professeur.
Des propositions arriveront jusqu’au 19 juillet
La détection de l’anomalie — une erreur de paramétrage initial de la jauge d’accueil, qui s’est traduite par l’envoi d’un nombre excessif de propositions, selon le Syndicat National des Enseignements de Second degré, cité par la journaliste Natacha Lefauconnier — a été permise grâce aux « vérifications quotidiennes d’usage », expliquent les services de Frédérique Vidal.
Ces vérifications ont eu lieu dès le 16 mai, le lendemain de l’ouverture de la dernière phase de Parcoursup, celle de l’admission. « Au cours de ces vérifications, elles ont été alertées par des taux anormalement élevés de propositions d’admission formulées par certaines formations par rapport à leur capacité d’accueil », est-il ajouté. Le ministère précise qu’il y a eu dès le premier jour 1,5 million de propositions.
La phase d’admission de Parcoursup s’achève le 19 juillet à 12h. Il existe aussi une phase complémentaire qui s’étalera du 25 juin au 14 septembre. Elle doit permettre à l’élève de formuler de nouveaux vœux et d’obtenir une proposition d’admission dans une formation disposant de places disponibles. Cela concerne par exemple un jeune n’ayant reçu que des réponses négatives à des formations sélectives.
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