C’était le 12 janvier 2012. Au terme d’un spectaculaire raid des forces de l’ordre, Kim Dotcom se faisait interpeller, tout comme ses comparses. Dans la foulée, des noms de domaine étaient saisis, ainsi que d’importantes sommes d’argent. Le site MegaUpload, lui, disparaissait. Au même moment, les États-Unis révélaient l’acte d’accusation contre la tête pensante du site de partage de fichiers.
Plus de sept ans après les faits, Kim Dotcom n’a pourtant toujours pas été jugé par la justice américaine. La raison ? L’entrepreneur germano-finlandais, se bat depuis tout ce temps pour éviter son extradition au pays de l’oncle Sam. La demande américaine, qui date du début du mois de mars 2012, est donc passée par toutes les étapes judiciaires imaginables.
Dernière chance pour Kim Dotcom
Mais aujourd’hui, les possibilités de recours s’épuisent pour Kim Dotcom. L’intéressé a déposé une ultime demande auprès de la Cour suprême de Nouvelle-Zélande (c’est dans ce pays qu’il réside depuis 2010 et qu’il a été arrêté) pour éviter d’avoir à travers le Pacifique et d’être confronté au système judiciaire américain. L’examen de cette requête a débuté le 9 juin 2019.
Si la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire néo-zélandais valide l’extradition de Kim Dotcom, un autre procès s’ouvrira, aux USA cette fois. Il s’agira de déterminer la culpabilité de l’homme d’affaires à l’égard d’un site qui a été accusé d’avoir grandement facilité le piratage des contenus culturels. De multiples chefs d’accusation pèsent sur lui et il risque jusqu’à 60 ans de prison par le jeu du cumul des peines.
Un service légal et légitime, assène Kim Dotcom
Sur Twitter, la posture de Kim Dotcom n’a pas changé d’un iota : MegaUpload était un service légitime (il s’agissait de dépasser les limites techniques des webmails) et légal : certes, des contenus piratés pouvaient circuler sur la plateforme, mais MegaUpload déclarait agir contre eux et, surtout, considérait qu’il n’avait pas à être responsable des agissements des internautes.
« En 2005, j’ai créé un site qui permettait aux gens de télécharger des fichiers dans le cloud. À l’époque, seuls de petits fichiers pouvaient être joints aux mails. MegaUpload permettait aux utilisateurs d’envoyer par mail un lien vers un fichier », a-t-il lancé le 9 juin, déplorant que c’est pour ce « crime » qu’il est sous la menace d’un transfert dans un autre pays.
À l’occasion de l’arrivée de son dossier devant la Cour suprême, Kim Dotcom en a aussi profité pour remettre une couche sur les gouvernements américain et néo-zélandais, accusant le second d’être à la botte du premier, sur la corruption de l’ancienne équipe gouvernementale à Wellington, et sur l’excessive démonstration de force, avec des armes de guerre, alors qu’il ne s’agit que d’affaire d’infraction au copyright.
Kim Dotcom a également suggéré que ses précédentes défaites judiciaires pourraient avoir été causées par les choix de nomination de l’ancien ministre de la Justice ; il lui reproche d’avoir retenu et promu des juges étant sur la même ligne que lui. Il reste maintenant à savoir quelle décision rendront les magistrats de la Cour suprême. Et ce que déclarera Kim Dotcom, quelle que soit l’issue du procès.
Au sommet de sa gloire, MegaUpload était fréquenté plus de 50 millions de visiteurs par jour. Sa part dans le trafic mondial était estimé à 4 %.
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