C’était une erreur pour Google, mais une erreur désormais corrigée. Le 18 juillet 2019, le mot « Lesbienne » ne renvoie plus sur des résultats pornographiques sur le moteur de recherche français, même si Safe Search n’est pas actif. Le sujet qui semble cantonné à la technologie cache en réalité des conséquences sociales énormes.
D’une part, l’accès à l’information sur le lesbianisme sur le moteur de recherche le plus utilisé en France était complexe. D’autre part, les résultats par défaut participaient à une sexualisation dangereuse du corps des femmes, vectrice de comportements criminels dépassant très largement le web — dernier exemple en date, ces lesbiennes londoniennes qui ont été battues après avoir refuser de s’embrasser devant un homme.
Une correction longtemps attendue
En France, ce problème a été soulevé par de nombreux collectifs et creusé par des rédactions, Numerama en tête de file. Sur Twitter, le compte SEOLesbienne qui a lancé le mouvement a été extrêmement actif pour proposer des solutions et des éclairage — en vain, malheureusement. De notre côté, nous avions à plusieurs reprises tenté de comprendre comment les sites pornographiques trustaient les requêtes et pourquoi Google ne faisait rien pour altérer les résultats « naturels » sur ces sujets, comme il peut le faire pour d’autres.
Ce n’est qu’en juin 2019 qu’un dirigeant de passage à Paris avait pu nous répondre : pour Google, il s’agissait évidemment d’un problème, mais le moteur de recherche souhaitait y répondre avec une solution plus globale qu’une simple réécriture des résultats. Car le problème n’est pas récent : en langue anglaise, le mot « teen », pour « adolescent », a été au cœur d’une longue réflexion il y a plusieurs années pour écarter les résultats pornographiques liés à cette requête. D’après Google, il est plus efficace de créer des solutions qui pourront s’appliquer à d’autres sujets que des solutions adaptées à un unique problème.
Aujourd’hui, le premier résultat est la page Wikipédia
Dans le cas du mot lesbienne pourtant, les erreurs ont été nombreuses : pendant le Mois des Fiertés, Google a affiché sa bannière à la mémoire des émeutes de Stonewall au-dessus des requêtes pornographiques. Une fois le décalage signalé, Google avait choisi d’enlever la bannière plutôt que de corriger les résultats.
Désormais, le premier résultat sur la requête est l’article Wikipédia « Lesbienne » et les suivants sont des articles de presse.
Contacté, Google n’a pas encore commenté les changements.
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