Voici un volte-face pour le moins inattendu. MySpace, qui depuis le début de l’année s’évertuait à bloquer les widgets concurrents, se montre maintenant disposé à ouvrir sa plateforme aux développeurs.
Il faut dire le site détenu par News Corp. a toujours été complexé pour avoir surfé sur la vague YouTube un peu trop tard. Pour la petite histoire, MySpace avait essayé de lancer son propre service vidéo tout en bloquant l’intégration de YouTube ; mais ses utilisateurs, qui avaient déjà largement intégré le service dans leur profil, ont par force de protestation réussi à le faire revenir sur le site communautaire.
MySpace, qui n’eut sans doute pas envie de réitérer l’expérience, décida par la suite de bloquer de nombreuses applications qui n’étaient pas de son cru. Bien sûr, ceux-ci n’étaient pas aussi primordiaux que le lecteur YouTube et n’ont pas suscité un émoi tel qu’il ferait plier la plateforme aux exigences de ses utilisateurs.
Ce sont les widgets marchant sur son propre terrain qui furent essentiellement bannis, à savoir lecteurs audio, vidéo, et même un système de communication par webcam (MySpace possède sa propre messagerie). Pour le reste, le portail ne semble rien avoir banni ; quel intérêt aurai-il le faire, puisque ces gadgets apportaient un plus qu’il ne proposait pas ?
Le problème, c’est que celles dont il s’octroie l’exclusivité restent assez pauvres, particulièrement pour ce qui relève du lecteur audio. Comment défendre son lecteur un titre face à l’invasion de programmes de playlists multi-pistes ? La tâche paraissait vouée à l’échec, et bannir l’un d’entre eux ne ferait que favoriser la création de dix autres (voir notre dossier sur l’intégration d’un lecteur audio/vidéo).
D’autre part, sa suprématie, qui fut écrasante à une époque, est de plus en plus contestée par d’autres alternatives ; Bebo en Irelande, ou Facebook qui devient le nouveau prétendant pour faire tomber son hégémonie. Parlons-en justement de Facebook. La plateforme, à l’inverse de MySpace, a toujours été encline à intégrer les applications de développeurs tiers, au point même de promettre aux meilleurs d’entre eux une récompense. Résultat, le site s’enrichit (5.500 applications déjà) à une vitesse que l’équipe interne de développement chez MySpace ne peut pas suivre.
Jusque là, le site de News Corp. n’avait pas eu l’air de s’en soucier. Après tout, MySpace reste le portail de référence pour les artistes ; mais les ennuis commencent lorsque Facebook décide de s’attaquer à la musique,et d’y connaître un succès certain. Loin de se contenter de l’engouement autour du widget iLike, la plateforme esquisse des projets pour battre MySpace sur son propre terrain de prédilection.
Le déclic pour MySpace ? Peut être. Le site communautaire prend en tout cas la mesure de la montée en puissance de son principal rival et ne peut plus se contenter de reposer sur ses lauriers. Se montrer laxiste sur les widgets tout en bannissant juste ceux qui le dérangent a sûrement eu pour effet de faire fuire la création ; il fallait envoyer un message positif et clair aux développeurs, quitte à laisser tomber son système de censure. C’est dans cette optique que MySpace devrait annoncer prochainement, selon les rumeurs, la création d’une plateforme qui leur sera spécialement dévouée.
Afin d’attirer les startups, MySpace promet, à l’instar de Facebook, de leur laisser la totalité des revenus issus de ces applications. Après une politique d’exclusivité tournant autour de Snocap (la plateforme de vente de musique du site), le portail retourne sa veste. Voilà un choix judicieux pour l’un des sites phares du Web 2.0 ; le développement libre a toujours fait ses preuves dans l’industrie informatique.
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