Si vous comptiez voyager prochainement aux États-Unis, pensez à d’abord vérifier votre liste d’amis Facebook. Si elle contient des profils potentiellement suspects, le pays pourra vous refuser l’entrée à l’aéroport, comme l’explique TechCrunch dans un article paru ce mardi 27 août.
Selon le média américain, les douanes américaines refuseraient de plus en plus l’entrée sur leur territoire à cause des réseaux sociaux.
Des messages anti-américains publiés par un ami
Les citoyens étrangers ne sont pas seulement tenus responsables de leurs propres actions sur les réseaux sociaux : ils le sont aussi pour celles de leurs amis. Les messages, photos ou vidéos publiées par leurs contacts peuvent servir d’argument aux douanes.
Un jeune étudiant palestinien qui avait été accepté à l’université prestigieuse de Harvard a raconté au Harvard Crimson que son Visa lui avait été refusé pour ce motif. Les douaniers ont fouillé son téléphone (après lui avoir demandé de le déverrouiller) et son ordinateur pour se renseigner sur ses activités sur les réseaux sociaux.
Ismail Ajjawi a ensuite été questionné sur ses pratiques religieuses et sur ses relations. Une employée lui aurait dit « qu’elle avait trouvé [parmi ses amis] des personnes qui publiaient des avis politiques anti-États-Unis. » L’étudiant n’avait, lui, rien partagé de tel, mais cela n’aurait pas suffit à convaincre la douanière. Les services concernés n’ont pas réagi à ce cas.
Une pratique jugée discriminante
Dans les aéroports américains, tout le monde peut être susceptible de faire l’objet d’une telle fouille. Cela concerne les citoyens étrangers. Chaque jour, les douanes voient passer 1,13 million de personnes et refusent l’entrée à 760 d’après TechCrunch. Cela peut être pour des raisons claires et valides, comme un casier judiciaire ou le non-respect des règles de Visa lors d’un précédent voyage, mais les motifs sont aussi parfois arbitraires.
L’an passé, les douaniers qui effectuent des fouilles plus poussées ont analysé le contenu des téléphones, ordinateurs ou tablettes de 30 000 voyageurs, soit 4 fois plus qu’en 2015. Ils n’ont pas besoin de grand chose : il n’est pas nécessaire pour eux de prouver qu’il y a des raisons de douter du citoyen en question et ils n’ont pas besoin de mandat. Selon Me Ayoub, un avocat spécialisé dans les discriminations à l’encontre des Américains arabes, ce procédé serait devenu « la norme », surtout pour les personnes arabes ou musulmanes.
C’est l’administration de Trump qui demande depuis juin aux étrangers qui désirent venir aux États-Unis de donner l’accès à leurs réseaux sociaux et profils. Me Ayoub précise que cela ne concerne pas que Facebook : l’un de ses clients a dû donner accès au contenu de sa messagerie chiffrée WhatsApp. Étudiant, il avait reçu une photo jugée problématique dans un groupe sur l’application et a été jugé inadmissible à cause de cela. Instagram et Twitter sont aussi concernés.
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