Les tensions entre les États-Unis et la Chine viennent de franchir un nouveau palier, le 2 septembre. Et cette fois, c’est à travers Huawei que l’assaut verbal a été lancé. Jusqu’ici modéré dans son expression publique, afin de ne pas aliéner davantage Washington et faciliter une éventuelle sortie de crise entre les deux pays, l’équipementier chinois a lâché ses coups.
« Au cours des derniers mois, le gouvernement américain […] a utilisé tous les outils à sa disposition — y compris les pouvoirs judiciaires et administratifs, ainsi qu’une foule d’autres moyens peu scrupuleux — pour perturber les activités commerciales normales de Huawei et de ses partenaires », écrit l’entreprise sur son site web. Et parmi les moyens employés se trouveraient des cyberattaques.
Néanmoins, aucune preuve n’est avancée par Huawei pour étayer cette accusation. Il est simplement affirmé que les États-Unis auraient infiltré l’intranet et les systèmes d’information internes de la société, à des fins non précisées, mais qui tiennent vraisemblablement à des opérations de renseignement, si ces attaques informatiques sont avérées. Leur nombre n’est pas non plus évoqué.
Une opération en 2009
Invérifiable en l’état, l’accusation de Huawei n’en demeure pas moins plausible. Grâce aux documents confidentiels récupérés par Edward Snowden révélant les programmes mis en place par la NSA et certaines autres agences de renseignement alliées pour conduire leur mission de surveillance électronique, et publiés par la presse à partir de 2013, il a pu être établi que des actions visant Huawei avaient déjà eu lieu.
Selon un article du Spiegel de 2014, les liens entre Huawei et les agences chinoises furent notamment inspectés en 2009 par la NSA. Selon le compte-rendu, les espions américains avaient eu accès à de nombreuses données sensibles de l’entreprise, mais n’avaient pas pu déterminer avec certitude si Huawei transmettait bien des renseignements à Pékin, dans le cadre d’un accord secret.
Un porte-parole de la firme avait profité de cette affaire pour défendre son indépendance : « Si c’est vrai, c’est ironique : ils font exactement ce qu’ils ont toujours accusé les Chinois de faire, par notre intermédiaire ». La NSA n’était toutefois pas repartie bredouille : selon l’article, elle avait alors mis la main sur des informations utiles pour affiner sa surveillance de cibles de valeur.
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