C’est un drame qui remonte à décembre 2017. À la suite d’une partie de jeu vidéo qui a mal tourné, un joueur, Casey Viner, prend contact avec un internaute, Tyler Rai Barriss, pour qu’il déclenche un canular téléphonique (« swatting ») au domicile d’un autre joueur, Shane Gaskill. Hélas, un concours malheureux de circonstances se soldera par la mort d’une tierce personne, sans aucun lien avec les trois parties.
Pratique apparue aux États-Unis, le terme désigne ces appels téléphoniques malveillants qui déclenchent l’intervention de la police ou des services de secours alors qu’il n’y a aucun péril. Son nom fait écho aux unités d’élite de la police américaine (SWAT). Certains de ces « canulars » ont visé des joueurs alors qu’ils jouaient en direct.
Cette affaire a connu un premier développement ce printemps, avec la condamnation à 20 ans de prison de Tyler Rai Barriss. L’intéressé était un habitué des « farces » par téléphone : fausses alertes à la bombe, évacuation de bâtiments, déclenchement inutile des secours. Son activité s’est étalée sur 17 États fédérés et a même affecté le FBI et le régulateur des télécoms américain, ce qui explique la sévérité du tribunal.
Aujourd’hui, c’est Casey Viner qui s’est retrouvé devant la justice. Le 15 septembre, le tribunal a condamné le jeune homme (aujourd’hui âgé de 19 ans) à 15 mois de prison pour avoir recruté Tyler Rai Barriss pour qu’il lance un swatting contre Shane Gaskill. Casey Viner avait cru obtenir l’adresse de Shane Gaskill entre deux provocations sur le jeu, sauf que celui-ci avait en fait communiqué celle de son ancien domicile, qu’il n’occupait donc plus.
Un pari dérisoire sur un jeu vidéo
C’est là que le drame s’est noué : un nouvel occupant du domicile, Andrew Thomas Finch, vivait à cette adresse. L’intervention de police, en plus, se passe mal. Croyant que l’individu est armé, les forces de l’ordre ouvrent le feu et abattent le malheureux. Tout ça à cause d’un pari qui a mal tourné sur Call of Duty : WWII. Le pari était dérisoire : il portait sur une somme de… 1,5 dollar (environ 1,4 euro).
Bien que ce phénomène soit né aux USA, il existe aussi en France. Mais là encore, la loi est prête à sévir : au plan pénal, la personne qui propage une fausse information « dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise » s’expose à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende au maximum.
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