The Register affirme cette semaine avoir mis la main sur une étude menée par un grand FAI britannique, qui prouve que 40 % des utilisateurs de BitTorrent en Grande-Bretagne cryptent leurs échanges pour se cacher et éviter les poursuites. Selon les données de ce FAI qui n’est pas nommé, le taux de transferts BitTorrent crypté aurait même été multiplié par 10 ces 12 derniers mois.
Il y a un an, le FAI rapportait environ 500 Mbit/s de bande passante pour le trafic BitTorrent traditionnel, et 20 Mbits/s pour le BitTorrent crypté. Cette année, c’est 350 Mbits/s contre 200 Mbits/s.
Interrogée par le journal, la British Phonographic Industry (BPI), l’équivalent britannique du SNEP, affirme que « ça ne devrait pas être une surprise [de voir] que si les gens pensent qu’ils peuvent cacher leur activité illégale, ils essayeront de le faire« . La BPI et The Register semblent convaincus que le trafic BitTorrent crypté permet aux utilisateurs de masquer les données qu’ils téléchargent. En réalité, il n’en est rien.
Comme nous l’expliquions dans un article du 7 février 2006, le cryptage du protocole de BitTorrent a été mis en place par certains logiciels BitTorrent pour tromper les filtres posés par certains FAI qui brident les échanges en P2P. Mais le cryptage ne concerne en rien les données échangées, et surtout ne permet pas de masquer qui télécharge quoi. Ce genre de cryptage est encore réservé à des logiciels de pointe tels que Share, Mute, AntsP2P ou Napshare (basé sur Mute). Ceux-là sont encore, pour le moment, relativement confidentiels, mais sont effectivement promis à un grand avenir si les politiques de sanctions continuent.
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