Plus d’une vingtaine de comptes en lien avec l’État islamique (Daech) ont été supprimés par TikTok. Ils contenaient de la propagande et visaient à recruter de nouveaux membres, d’après une enquête du Wall Street Journal publiée ce lundi 21 octobre.
Le média évoque « environ deux douzaines » de comptes. Des vidéos de combattants y étaient publiées. On les voyait avec des armes, parfois des cadavres. Des musiques glorifiant le mouvement étaient également mises en ligne.
Certaines vidéos visaient précisément à recruter de nouveaux combattants, en mettant en avant les militants. D’autres visaient plutôt les jeunes filles. Elles étaient appelées « les amoureuses du Jihad [la guerre sainte, nldr] ». Des femmes se disaient dans ces contenus « djihadistes et fières ».
Des milliers de modérateurs
À première vue, TikTok n’est pas une plateforme très politisée. Bien que des événements y soient retransmis, cela reste rare et peu de personnalités politiques ou partis y ont des comptes. TikTok se montre d’ailleurs très frileux en la matière et n’hésite pas à évincer les discours jugés trop politiques de son application.
Pour l’EI, c’est paradoxalement une aubaine : elle peut enrober des discours de propagande avec le vernis du divertissement, et se donner l’image d’un groupe moins politisé et violent qu’il ne l’est réellement. Des filtres et stickers étaient ainsi utilisés pour coller à l’esthétique de TikTok, d’après le WSJ.
Le succès global de l’application explique aussi pourquoi l’EI a pu s’y intéresser. Elle a aujourd’hui plus de 500 millions d’utilisateurs actifs chaque mois. Ils sont généralement assez jeunes — un tiers d’entre eux aurait moins de 18 ans selon le WSJ –, ce qui en fait des cibles de choix pour le recrutement.
Pour remédier à ce type de problème, TikTok dit avoir recruté des milliers de modérateurs, en Chine et aux États-Unis. L’entreprise, qui a réagi rapidement, a rappelé que promouvoir le terrorisme était interdit sur sa plateforme de partage de vidéos. Toutes les organisations terroristes ou criminelles sont bannies et n’ont « absolument pas leur place » sur l’application, a fait savoir un porte-parole. Il a précisé que les comptes avaient été supprimés et que les adresses IP des appareils avec lesquels les contenus avaient été mis en ligne seraient également mises sur une liste noire.
L’EI n’utilise pas que TikTok pour tenter de faire grossir ses troupes. Les réseaux sociaux les plus populaires sont pour le groupe un véritable outil de communication. Facebook avait notamment dû se battre contre ce phénomène.
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