Un ancien employé de chez JUUL accuse JUUL d’avoir vendu un million de recharges impropres à la consommation. Pour l’entreprise, il ne s’agit que de fausses allégations.

La crise continue pour JUUL. La marque de cigarettes électroniques, qui doit déjà composer avec les inquiétudes du gouvernement américain, fait désormais l’objet d’une plainte. Elle a été déposée par un ancien employé, qui assure que la marque aurait vendu plus d’un million de recharges impropres à la consommation, a rapporté Business Insider le 30 octobre.

La plainte a été déposée mardi 29 octobre par Siddharth Breja, un ancien cadre de l’entreprise. Il y explique que JUUL aurait vendu des recharges pour cigarettes électroniques avariées à des revendeurs et clients.

.Une e-cigarette JUUL. Image d'illustration // Source : JUUL

.Une e-cigarette JUUL. Image d'illustration

Source : JUUL

Selon lui, la firme savait parfaitement ce qu’elle faisait. Il raconte l’avoir alertée plusieurs fois sur la qualité douteuse des recharges. Ses supérieurs auraient choisi d’ignorer ses mises en garde. Selon lui, l’ex CEO Kevin Burns — remplacé fin septembre — aurait même avancé que, puisque « la moitié des clients vapotent quand ils ont trop bu », personne ne remarquerait la différence.

Un million de recharges concernées

La plainte a été déposée auprès d’une cour californienne. Le type de recharges concernées est précisé : il s’agit « des recharges à la nicotine goût menthe », d’après Business Insider, qui a pu consulter le document. Siddharth Breja s’en serait rendu compte en consultant un document interne en février, dans lequel des employés de JUUL indiquaient vouloir remettre en vente des recharges vieilles d’un an. Il aurait alors invité l’équipe à y renoncer, puis a proposé d’ajouter au moins une date d’expiration sur ces produits, ce qui n’a pas été fait.

La vidéaste Gabriella Marie teste une JUUL // Source : YouTube/Gabriella Marie

La vidéaste Gabriella Marie teste une JUUL

Source : YouTube/Gabriella Marie

En mars, il aurait ensuite découvert que certains composants (en l’occurrence, le liquide donnant au produit son goût mentholé) utilisés avaient été contaminés. Cela concernerait 250 000 kits de recharge, soit un million de recharges. Elles auraient été vendues malgré les risques. Paradoxalement, Siddharth Breja aurait dû, à la demande de ses supérieurs, entamer une action en justice contre le fournisseur, qui a supposément vendu à JUUL des recharges avariées.

Il a été renvoyé peu de temps après, pour des motifs qu’il estime douteux (mauvaise gestion managériale, mauvais résultats, etc). Son avocat évoque « de faux prétextes ».

Contacté par Numerama, JUUL Labs a fait savoir que « les allégations de M. Breja étaient sans le moindre fondement ». L’entreprise assure avoir bien mis fin à son contrat en mars 2019, « car il ne démontrait aucune des qualités requises par les fonctions pour lesquelles il avait été recruté ». Ses allégations seraient « sans fondement », JUUL affirmant que les produits concernés étaient conformes à toutes « les spécifications applicables ». La porte-parole nous a indiqué que la firme « se défendra avec vigueur contre l’action juridique ».

JUUL en pleine crise

Sur son site, JUUL met bien en avant la qualité de ses produits. Un onglet entier est dédié au sujet. « Lorsqu’il s’agit de la qualité de nos produits, le niveau des attentes de nos clients est au plus haut, assure la marque. Nous contrôlons donc tous nos appareils et e-liquides afin de nous assurer qu’ils répondent à toutes leurs exigences. »

Sur le site de JUUL. // Source : JUUL

Sur le site de JUUL.

Source : JUUL

JUUL traverse une période de crise. Ses produits font l’objet de craintes de la part du gouvernement américain, car les risques sur la santé liés au vapotage sont encore inconnus. Plus de 1 000 cas de maladies des poumons ont été recensés, même si l’on ignore encore à quelle molécule ou ensemble de molécules elles pourraient être liées.

En conséquence, des institutions et personnalités politiques comme Donald Trump cherchent à freiner la consommation d’e-cigarettes. JUUL a récemment annoncé qu’il  ne vendrait plus ses produits aromatisés aux États-Unis et qu’il cessait toute publicité dans le pays, afin d’apaiser la situation. Selon le Wall Street Journal, la firme prévoirait de licencier 500 personnes d’ici la fin de l’année. Elle a confirmé qu’une réorganisation d’envergure était prévue auprès de Business Insider.

La réaction de JUUL Labs a été ajoutée le 4 novembre 2019.

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