Ce qu’il faut retenir du discours de Nicolas Sarkozy prononcé à l’occasion de la signature d’un accord interprofessionel sur la lutte contre le piratage « sur les nouveaux réseaux », c’est moins les solutions retenues (qui mériteront une analyse complète dans nos pages) que la vision d’Internet exprimée par le Président de la République. Quelques extraits choisis permettent de se faire une idée assez précise de l’image façon « Lucky Luke contre les Daltons » que se fait le chef de l’Etat du réseau sur lequel sont connectés environ 50 % de ses concitoyens :

– « Jamais nous n’avons été aussi proches d’un  » trou noir « , […] le clonage et la dissémination de fichiers à l’infini ont entraîné depuis cinq ans la ruine progressive de l’économie musicale »

– « C’est à une véritable destruction de la culture que nous risquons d’assister. C’est également à une négation du travail, cette valeur capitale qui est au coeur des problèmes de la France d’aujourd’hui et au coeur des solutions. »

– « Pourquoi le citoyen ordinaire, habituellement respectueux de la loi, préférait s’approvisionner dans des entrepôts clandestins« 

– « Je veux saluer ce moment décisif pour l’avènement d’un internet civilisé. Internet, c’est une  » nouvelle frontière « , un territoire à conquérir. Mais Internet ne doit pas être un  » Far Ouest  » high-tech, une zone de non droit où des  » hors-la-loi  » peuvent piller sans réserve les créations »

– « […] des comportements moyenâgeux, où, sous prétexte que c’est du numérique, chacun pourrait librement pratiquer le vol à l’étalage.

– « la France va retrouver une position de pays  » leader  » dans la campagne de  » civilisation  » des nouveaux réseaux « (un relant d’époque coloniale ?, ndlr)

– « Il faut qu’Internet soit une fenêtre civilisée ouverte sur toutes les cultures du monde »

On notera aussi la vision « minitel » de l’Internet par Nicolas Sarkozy, révélée au détour d’une courte phrase : « Le risque le plus grand était de ne rien faire. C’était le risque de se laisser mourir. Les uns parce qu’ils ne pourraient plus rien produire. Les autres, parce qu’ils n’auraient plus rien à diffuser« . La création et la diffusion des contenus par les internautes eux-mêmes ? Connais pas.

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