La reconnaissance faciale continue de se déployer massivement en Chine. Dernier exemple en date : les personnes achetant un nouveau smartphone ou souscrivant un nouveau forfait téléphonique doivent s’y soumettre.

C’est un pas de plus que la Chine fait en matière de reconnaissance faciale. Depuis le 1er décembre, toutes les personnes achetant un nouveau smartphone ou souscrivant à un nouveau forfait téléphonique ont l’obligation de se soumettre à un scan du visage, afin de « protéger les droits et les intérêts légitimes des citoyens dans le cyberespace », selon le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information.

La reconnaissance faciale est un procédé biométrique qui sert à vérifier qu’un individu est bien celui qu’il prétend être, en analysant les traits du visage. Elle est particulièrement développée dans l’Empire du Milieu, puisque la police s’en sert via des lunettes high tech, mais aussi les transports comme le métro, les aéroports (pour guider les passagers ou les enregistrer), et même certains restaurants.

Et c’est visiblement cette vérification que le pouvoir central entend effectuer, puisqu’il est question de mettre en œuvre divers algorithmes pour faire correspondre les visages des clients qui prennent un nouvel abonnement ou un nouveau smartphone à leurs papiers d’identité. Le sort qui est réservé aux fichiers utilisés pour ce processus n’est en revanche pas précisé, comme une éventuelle conservation à d’autres fins.

Mise au pas de la population

La généralisation de la reconnaissance faciale est la dernière manifestation de la volonté de Pékin de savoir toujours plus précisément ce que fait sa population. Elle s’inscrit dans une logique de lutte contre l’anonymat, qui est loin d’être récente. Ces dernières années, le pays a pris des mesures successives pour forcer les internautes à s’identifier, que ce soit lors du partage de vidéos ou pour publier un commentaire.

Reconnaissance faciale

La reconnaissance faciale se déploie de plus en plus, en Chine comme ailleurs. // Source : EFF

Le parti communiste chinois considère depuis une quinzaine d’années que la stabilité du régime passe par le contrôle d’Internet et donc par la neutralisation de tout ce qui peut faciliter une quelconque contestation ou opposition. L’anonymat constitue donc de fait un obstacle pour le pouvoir, car il rend moins facile l’identification des individus et favorise la liberté d’expression, moins restreinte qu’avec l’identité réelle.

L’autre grand versant de la mise au pas de la population est l’utilisation d’un crédit social, un système qui montre tout ce que peut produire la technologie en matière de dérives dystopiques. Lié à l’identité, il sert à noter le bon comportement de la population et peut par exemple empêcher les personnes pas assez bien notées d’emprunter les transports en commun.

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