Les jurés ont tranché : les tweets d’Elon Musk ne sont pas de la diffamation. Tout au mieux des insultes.

« Ma foi en l’humanité est restaurée », a lancé Elon Musk à quelques journalistes qui attendaient l’issue du procès l’opposant à Vernon Unsworth. Le sauveteur britannique, membre de l’équipe qui avait sauvé des adolescents pris au piège dans une cave par la montée des eaux, avait critiqué l’implication d’Elon Musk et de son sous-marin. À cette mise en cause de son implication et de l’utilité de son gadget, Elon Musk avait réagi avec violence, déclarant sur Twitter que M. Unsworth était probablement un « pedo guy », soit un pédocriminel.

Mais Musk ne s’était pas arrêté là : l’histoire a connu plusieurs rebondissements, tant le milliardaire semblait tenir à prouver ce qu’il racontait. Plusieurs interventions lunaires sur le sujet avaient conduit Unsworth à saisir les tribunaux pour diffamation, tant l’acharnement du patron de Tesla et SpaceX était démesuré. Le tribunal vient de rendre son verdict : Elon Musk n’est pas coupable de diffamation à l’encontre de M. Unsworth.

Le sous-marin de la discorde // Source : SpaceX

Le sous-marin de la discorde

Source : SpaceX

La forme du tweet a sauvé Musk

Le jugement est un cas d’école d’application scrupuleuse de la loi au sujet de supports numériques. Ce qui a permis à Elon Musk de s’en sortir, d’après les jurés, c’est que le tweet incriminant ne nomme pas Unsworth. In extenso, il disait cela : « sorry pedo guy, you really did ask for it ». Soit, en français : « Déso le pédo, tu l’as bien cherché ». La diffamation, dans cette affaire, avait une définition en 5 points :

  • Il faut que le message ait été adressé à d’autres personnes que la cible
  • Il faut que la cible soit clairement identifiée par le message
  • Il faut que la déclaration fasse précisément comprendre que Unsworh était un pédophile
  • Il faut que la déclaration soit fausse
  • Il faut que la déclaration soit précipitée

Au média américain Buzzfeed News, les jurés déclarent avoir tranché dès le deuxième point : d’après eux, le tweet ne permet pas de comprendre que l’insulte est adressée à Vernon Unsworth. La forme du tweet n’inclut en effet aucune manière de dire qu’il diffame un individu en particulier dans l’absolu, même si les personnes qui ont suivi l’histoire ont très bien compris à qui le message s’adressait. Pour rappel, le milliardaire avait déjà pointé du doigt les mécaniques de Twitter. Le tribunal, lui, semble avoir retenu l’insulte, ce que plaidait Elon Musk, qui est bien moins grave que la diffamation. L’avocat d’Elon Musk a confirmé cette interprétation du litige : « C’était une dispute. Et dans les disputes, vous insultez des gens ».

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