« Il n’y aura pas de rapport« , disait Denis Olivennes quelques jours avant que soit signé à L’Elysée l’accord interprofessionel sur la lutte contre le piratage. En fait, si, il y avait bien un rapport de remis très officiellement – et discrètement – à la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel. 43 pages (.pdf) que le patron de la Fnac semble vouloir enterrer. Il est pourtant intéressant, non pas tant sur le fond que sur ce que la forme nous dit de l’état d’esprit de Denis Olivennes et des membres de sa mission.
Le socialiste Maurice Ronay, spécialiste de l’impact sociétal des nouvelles technologies et conseiller de Ségolène Royal, a publié sur son blog une étude originale du rapport, toute en chiffres. On y découvre ainsi que sur les 110 536 caractères qui composent le rapport…
- Seulement 5 982 signes (5,4% du total) sont consacrés à la mesure du phénomène, c’est-à-dire à l’étude de l’opportunité de l’accord signé par les FAI, les pouvoirs publics et le monde culturel ;
- Seulement 823 signes (0,7%) sont consacrés à l’évaluation des effets économiques du piratage. Mais à quoi servait donc Olivier Bomsel, l’économiste-producteur membre de la mission ? ;
- 9 662 signes (8,7%) sont consacrées aux mesures positives destinées à encourager le développement de l’ offre légale ;
- 0 caractère (0 %) consacré à l’étude des motivations des internautes qui s’adonnent aux pratiques de P2P que l’accord veut sanctionner ;
- 0 caractère (0 %) consacré à la description et l’analyse de nouveaux acteurs et nouvelles pratiques de distribution de la musique, comme Myspace, Dailymotion, Facebook, YouTube, Deezer, Muzikoo, Last.fm, RadioBlogClub, Airtist,… ou sur l’autoproduction façon Radiohead avec la liberté de fixation du prix par le consommateur lui-même ;
- 78 356 signes, soit 71 % du rapport, sont consacrés aux mesures dissuasives techniques (filtrage) ou juridique (riposte graduée).
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