Fin novembre, Kathryn Spiers a appris qu’elle était renvoyée de Google. Cela faisait deux ans qu’elle travaillait à Londres en tant qu’ingénieure, dans une équipe chargée de la sécurité des systèmes. Comme 4 autres employés remerciés en novembre par le géant, elle était activiste.
Kathryn Spiers avait modifié un système d’alerte sur un logiciel utilisé en interne. Il permettait d’afficher des pop-up, sur lesquelles elle avait rappelé aux employés et employées qu’ils avaient le droit d’être syndiqués ou de prendre part à des actions collectives, comme une manifestation.
L’ingénieure a été renvoyée peu de temps après, durant la semaine de Thanksgiving. Selon Google, sa faute aurait été d’utiliser un outil dédié au départ à la sécurité et à la vie privée pour créer sa pop-up. Elle aurait dû créer un autre outil, argue l’entreprise, qui a indiqué à Reuters : « Cette personne a procédé sans autorisation pour poursuivre un objectif sans lien avec son travail. » La firme assure que ce n’est pas le message affiché qui posait problème.
Dans une interview à l’agence de presse, Kathryn Spiers a expliqué qu’elle savait qu’utiliser cet outil était risqué, mais qu’elle « ne pensait pas se faire renvoyer » pour cette raison. Elle craignait plutôt de se faire réprimander verbalement par sa hiérarchie.
Une enquête ouverte par le gouvernement américain
En novembre, 4 autres employés décrits comme activistes ont été renvoyés de Google, en l’espace de 3 semaines. L’entreprise avait pourtant insisté en septembre sur leur droit à se syndiquer ou à manifester.
Début décembre, le National Labor Relations Board (NLRB), une instance gouvernementale américaine chargée du respect du droit du travail, a ouvert une enquête sur le sujet. Aux États-Unis, une entreprise n’a pas le droit de renvoyer une ou un employé parce qu’il a des activités syndicales. Le Communications Workers of America, le syndicat qui avait alerté le NLRB, a déposé une nouvelle plainte lundi 16 décembre, au sujet du renvoi de Kathryn Spiers.
De nombreuses manifestations ont eu lieu ces derniers mois chez Google, pour protester par exemple contre sa gestion des affaires de harcèlement et agressions sexuelles. L’entreprise a tenté de gérer la situation en limitant les échanges politiques. Cet été, elle a même été jusqu’à interdire à ses employés de discuter politique entre eux.
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