Trois stars de télé-réalité se seraient engagées verbalement à promouvoir une marque de boisson, bien qu’elle contienne clairement un ingrédient mortel.

Des influenceurs seraient-ils prêts à vendre n’importe quoi à leurs abonnés pour gagner de l’argent ? Une expérience de la BBC, publiée ce 18 décembre et repérée en France par BFM Tech, montre que certains passeraient parfois ce cap.

3 stars de télé-réalité piégées

Pour mener à bien son enquête, la BBC a piégé trois stars de télé-réalité britanniques : Lauren Goodger, Mike Hassini et Zara Holland. Le média, sous couverture, les a contactés pour promouvoir une fausse boisson au nom évocateur : Cyanora (en français, Cyanure).

Le cyanure, ou plutôt les cyanures — car il en existe plusieurs types — sont des éléments chimiques dangereux et toxiques. On les utilise notamment comme pesticide. Durant la seconde guerre mondiale, les nazis avaient aussi intégré de l’acide cyanhydrique aux gaz mortels pulvérisés dans les camps de concentration et d’extermination.

Les stars de télé-réalité, qui cumulent à elles trois 1,3 million d’abonnés sur Instagram, ne se seraient pas méfiées en entendant le nom du produit. Elles n’auraient pas non plus tiqué lorsque la fausse marque leur a indiqué qu’elles ne pourraient pas le goûter, car il n’avait pas encore été lancé. Enfin, elles n’auraient pas pris la peine d’en vérifier la composition avant d’accepter un rendez-vous d’affaires. Il était clairement précisé dans les communiqués que la boisson contenait du cyanure d’hydrogène, mortel pour un humain. Malgré ça, elles auraient accepté le partenariat à l’oral.

Une vraie responsabilité

L’Advertising Standards Authority (ASA), le gendarme des publicités au Royaume-Uni, a fait savoir que les influenceurs étaient bien « responsables » en cas de pépin avec des produits qu’ils ont promu. En France, la loi contient également ce principe de responsabilité. Elle dispose aussi que tout partenariat rémunéré doit être identifié comme tel sur les publications.

Zara Holland, qui s’était fait connaître dans l’émission Love Island, a fait savoir qu’elle ne recommanderait pas délibérément un produit dangereux à ses abonnés. Elle assure qu’elle et son agent avaient demandé plus de détails avant d’accepter un quelconque partenariat. La BBC a publié une vidéo d’elle faisant la promotion du produit, mais le média ne précise pas si elle avait signé un contrat autorisant sa diffusion.

Le logo Instagram. // Source : Instagram

Le logo Instagram.

Source : Instagram

Lauren Goodger avait elle déjà fait l’objet d’une enquête de l’ASA, pour avoir promu des produits minceurs potentiellement dangereux. Son agent a adopté la même défense que celui de Zara Holland, assurant qu’elle ne comptait pas faire la promotion d’un produit avec des ingrédients « suspects ». Elle aurait accepté verbalement le contrat — même si elle ne pouvait pas goûter la boisson — , en « s’emballant sur le moment ». Elle assure n’avoir rien signé de concret.

Mike Hassini n’a pour le moment pas commenté cette enquête.

Des célébrités promeuvent régulièrement des produits sans s’assurer de leur composition, ou même parfois de l’identité des personnes qui les vendent. Cela a donné lieu en France à plusieurs problèmes. Récemment, Numerama a par exemple appris que Nicky Cosmetics, une marque de produits pour cheveux mise en avant par de nombreuses stars de télé-réalité, vendait des crèmes avec des produits allergisants interdits en Europe. Quelques mois plus tôt, c’est la vidéaste Emma CakeCup et son petit ami instagrammeur Vlad Oltean qui ont été pointés du doigt, pour avoir promu des sites douteux. La youtubeuse a regretté dans une vidéo que son agent de l’époque n’ait pas suffisamment vérifié le sérieux de l’entreprise qu’elle promouvait.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.