« Nous considérons cela comme une cyber-menace » : c’est en ces termes que la Lieutenant Colonel Robin Ochoa, porte-parole de l’armée américaine, a défini l’application TikTok pour le média spécialisé Military.com. Cette déclaration est la conséquence directe des enquêtes menées par le gouvernement américain depuis décembre 2019 au sujet de l’application très populaire chez les adolescents et qui a même été utilisée par la même armée pour toucher de jeunes recrues. Aujourd’hui, les forces militaires américaines sont formelles : l’application est interdite sur les flottes de smartphones gouvernementaux que les militaires peuvent utiliser.
Un problème : la Chine
Si l’armée américaine n’a pas dévoilé de faille de sécurité, elle mise sur la prudence à cause de l’origine de TikTok : l’application éditée par ByteDance est chinoise. Dans le contexte de tensions géopolitiques et économiques entre la Chine et les États-Unis, il a été suggéré que TikTok pouvait « causer un risque de sécurité ». Le Département de la Défense américain avait formulé la demande aux forces armées de désinstaller TikTok le 16 décembre pour « prévenir le risque de dévoiler des informations personnelles ». Visiblement, la consigne a été respectée.
Military.com rappelle en revanche que l’administration militaire ne peut empêcher les soldats d’utiliser TikTok sur leur temps libre et sur leurs smartphones personnels. Des recommandations sont aussi données : éviter, notamment, de répondre à des messages directs qui pourraient être étranges ou non sollicités. Même s’il n’y a pas de transfert direct d’information entre TikTok et le gouvernement chinois, rien n’empêcherait ce dernier d’utiliser l’application comme un vecteur d’espionnage — au demeurant, comme tout réseau social ou application communautaire où des cibles potentielles pourraient se trouver.
Cela montre, en creux, les enjeux de la cybersécurité quand elle touche les gouvernements ou les services régaliens : impossible de contrôler toutes les erreurs potentielles d’un employé ou d’un soldat sur ses appareils personnels. Une enquête récente du New York Times sur les SDK publicitaires, similaires à Teemo, qui pratiquent la géolocalisation a permis de montrer que même le président Trump pouvait être repéré à cause de son smartphone.
TikTok à la conquête du monde
De son côté, ByteDance essaie de montrer patte blanche : l’entreprise derrière TikTok a affirmé que les données des américains étaient stockées sur le territoire national en Virginie, avec une sauvegarde à Singapour. L’une des startups les plus valorisées au monde a besoin de cela si elle souhaite durer. Car dans la guerre de l’attention des adolescents, beaucoup d’acteurs cherchent une place, Snapchat et Instagram en tête. Tout l’enjeu est d’arriver à rester pertinent après la fin de la période de découverte.
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