Le verdict est donc tombé le 1er décembre. Un pirate informatique de 21 ans, a été condamné par la justice américaine à trois ans d’emprisonnement pour avoir subtilisé non seulement des documents confidentiels appartenant à Nintendo, mais pour avoir détenu par ailleurs des contenus pédopornographiques, qui avaient été découverts lors de la fouille de son matériel informatique.
Devant un tribunal de Seattle, le prévenu avait déjà plaidé coupable le 31 janvier.
Coupable, d’abord, d’avoir infiltré illégalement les serveurs de la société japonaise pour voler des informations confidentielles. Parmi elles, l’existence de la Switch et des détails sur la console, qui n’avait pas encore été annoncée. Celui qui se fait appeler RyanRocks sur le web était très fier de ses découvertes, qu’il partageait avec une petite communauté qui ne se faisait pas prier pour ensuite relayer les informations à plus grande échelle.
Ainsi, c’est lui qui, en 2016, alors qu’il était encore mineur, a découvert des détails sur la Nintendo Switch avant son annonce. Le jeune homme s’était alors servi d’une technique d’ingénierie sociale et d’un hameçonnage pour voler les identifiants d’un employé de Nintendo trop peu précautionneux. L’enquête du FBI, datée de 2017, avait permis de retrouver l’adolescent qui avait compris que son activité n’était pas légale et avait promis de ne plus recommencer.
Ce qu’il n’avait pas tardé à faire, comme l’a montré une nouvelle enquête du FBI, prouvant que RyanRocks a continué à hacker les serveurs de Nintendo au moins de juin 2018 à juin 2019, « volant de nombreuses informations sur des jeux vidéo populaires, des consoles de jeu et des outils pour les développeurs ».
Le tout, en continuant à se vanter de ses exploits sur Discord, Twitter et un forum qu’il nommait « La niche souterraine de Ryan ». Au-delà des informations sur les produits, Ryan se plaisait à partager des vulnérabilités pour cyber attaquer Nintendo à sa communauté. Pour cela, le pirate a été condamné à verser à Nintendo près de 260 000 dollars de dommages et intérêts en début d’année.
Un volet judiciaire plus sordide
Coupable ensuite pour des faits autrement plus sordides. Les investigations du FBI ont en effet mené les enquêteurs sur un tout autre terrain. Celui qui se faisait passer pour un hacker cool dévoilant des informations avant l’heure d’une entreprise amoureuse de sa culture du secret possédait également sur ses disques durs un dossier nommé « Bad Stuff », contenant de la pédopornographie.
Le prévenu n’a pas contesté cette affaire, finalement bien plus grave que celle qui a conduit le FBI dans son antre, plaidant coupable une nouvelle fois pour téléchargement et stockage de pornographie infantile. Pour ces deux faits, toutefois, le ministère de la justice n’a pas fait preuve d’une sévérité absolue, tenant compte de l’acceptation de culpabilité du jeune homme.
C’est cette peine que le juge chargé du dossier a suivie — en plus de la réparation qu’il doit verser à la société nipponne. Il risquait bien pire : cinq ans de prison pour ses accès frauduleux dans les serveurs de Nintendo et ses fuites de secrets industriels, ainsi que vingt ans de prison pour détention de pédopornographie. Il devra aussi être inscrit sur le fichier des « délinquants sexuels ».
(mise à jour avec le verdict de la justice)
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