Bien connu des internautes français adeptes du piratage, YggTorrent s’avère inaccessible depuis cette nuit avec son adresse principale. Inutile néanmoins de tenter de mettre à jour ses réglages DNS, il ne s’agit pas d’un blocage du site par les fournisseurs d’accès à Internet. En fait, le portail de liens BitTorrent a tout simplement perdu la maîtrise de son nom de domaine.
Dans un message publié sur Twitter dans la nuit du 4 au 5 février, le site a annoncé que son nom de domaine en « .ws » (il s’agit du domaine national de premier niveau attribué aux îles Samoa) « a été désactivé par notre registrar » pour une raison indéterminée, mais qui pourrait bien être lié à une procédure d’infraction au droit d’auteur, au regard de ce que fournit quotidiennement YggTorrent aux internautes.
Sur une capture d’écran partagée sur Twitter, on apprend que le bureau d’enregistrement se nomme Tucows et qu’il est basé au Canada. Dans une page dédiée aux signalements d’abus, le registraire détaille sa politique en matière d’infraction au droit d’auteur. On y lit que « Tucows fera sa part pour remédier à toute violation du droit d’auteur […] commise sur un domaine Tucows ».
L’entreprise précise que s’il « répond à toutes les demandes », via un formulaire dédié, il prévient n’avoir « aucun contrôle sur le contenu des sites web des domaines Tucows ». Dans ce cas, « les questions relatives au contenu doivent être adressées au fournisseur d’hébergement ». En principe, Tucows déclare s’interdire de suspendre des noms de domaine en raison des contenus figurant sur des sites web.
Tucows précise néanmoins qu’il existe deux circonstances dans lesquelles il peut aller à l’encontre de cette règle. La première porte sur l’existence d’une procédure judiciaire régulière, la seconde concerne des circonstances d’urgence, qualifiées « d’extrêmement rares » par le registre. Contacté par Numerama, Tucows n’a pas encore donné suite à nos demandes de précisions sur le cas YggTorrent.
Bascule sur une autre adresse
En attendant, le site de liens BitTorrent ne s’est pas laissé démonter. Une bascule vers un nouveau de domaine a eu lieu, avec l’extension « .se ». Il s’agit du domaine national de premier niveau attribué à la Suède. Le portail est effectivement fonctionnel à cette adresse, mais aucune direction automatique des internautes depuis celui en « .we » n’est possible, faute d’en avoir le contrôle.
Les autres adresses alternatives (« .pe », « .ch », « .gg » et « .to ») redirigent toutes sur le nom de domaine principal. C’est aussi le cas de celle terminant en « .is », mais sa situation est particulière : elle est annoncée comme étant bloquée par certains opérateurs. Un blocage tout relatif dans la mesure où une modification des DNS du fournisseur d’accès à Internet permet de rétablir la connexion au site.
Il reste maintenant à savoir combien de temps YggTorrent pourra profiter de son nouveau point de chute. Le domaine en « .se » n’est pas nécessairement un havre de paix pour les sites accusés d’enfreindre la propriété intellectuelle. Le célèbre portail The Pirate Bay, qui a longtemps profité de cette extension, a fini par en perdre la propriété en mai 2015, après une action conduite par les autorités.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !