Une application mobile dédiée exclusivement à la situation épidémique sera très prochainement mise à disposition du public. C’est ce qu’a annoncé Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) le 2 mars sur les ondes de RTL, alors que le coronavirus (Covid-19) existe en plusieurs endroits du territoire, y compris en outre-mer.
À date, 130 cas ont été recensés, majoritairement en métropole, dans les régions des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Bretagne. 11 personnes ont guéri et on compte 2 décès.
L’application a vocation à réunir des informations sur la maladie, mais aussi de faire un rappel utile sur la conduite à tenir, que l’on soit sain, porteur asymptomatique qui s’ignore ou potentiellement contaminé. Elle devrait être en principe disponible aussi bien sur iOS qu’Android dans les tous prochains jours : Martin Hirsch a suggéré qu’elle pourrait être prête d’ici deux ou trois jours.
Le contenu de l’application reste à préciser, mais il devrait être fait un rappel scrupuleux des gestes d’hygiène : ne pas se serrer la main ou se faire la bise le temps de l’épidémie, éternuer ou tousser dans son coude, se laver les mains régulièrement, utiliser des mouchoirs à usage unique. Le port du masque ne devrait en revanche pas être requis, car il n’est pas efficient quand on n’est pas malade.
Une application pour se signaler
Mais surtout, l’application doit disposer d’une fonctionnalité permettant de « se signaler », selon Martin Hirsch. L’idée est en effet de miser sur un certain auto-contrôle des individus pour qu’ils évitent de se rendre dans un cabinet de médecin ou à l’hôpital s’ils pensent avoir les symptômes du coronavirus, alors qu’il peut très bien s’agir d’un état grippal classique.
Cette option a une double vocation : d’abord, éviter d’engorger inutilement les services de santé avec des faux positifs ou des afflictions relativement bénignes, comme un rhume. Les hôpitaux et la médecine de ville doivent pouvoir garder de la ressource pour traiter au quotidien l’épidémie en tant que telle, mais aussi les autres maladies graves ainsi que les actes chirurgicaux habituels.
Ensuite, il s’agit de protéger les autres patients et les soignants, afin de ne pas mettre en danger les premiers, qui peuvent être déjà fortement diminués, et de ne pas exposer les seconds, pour qu’ils restent opérationnels tout au long de la crise sanitaire.
C’est capital : il y a déjà eu en février des contaminations de trois personnels dans un hôpital parisien. À Creil, un hôpital a dû fermer deux de ses services après le passage d’un malade. Celui-ci a d’ailleurs contraint la direction à placer en quarantaine plusieurs dizaines de subordonnés (médecins, infirmiers, aides-soignants, équipes du SMUR, agents d’entretien) pour éviter d’autres contaminations.
Il est donc capital de sanctuariser les hôpitaux, afin qu’ils puissent continuer à fonctionner. L’ hospitalisation de tout malade atteint du coronavirus est toujours déclenchée, mais cela doit se faire selon un protocole et un parcours spécifiques, avec des soignants protégés. C’est pour cela que l’AP-HP souhaite disposer d’une application qui permet de faire le tri et de ne pas mobiliser inutilement des équipes de secours ou de faire déplacer des patients qui sont en réalité sains ou qui se présentent sans masque.
Outre l’application mobile, deux numéros de téléphone sont à disposition du public. Un numéro vert (0 800 130 000), à utiliser en priorité pour avoir des informations sur le Covid-19 — même si les premiers contacts avec cette plateforme ont donné lieu à des échanges lunaires — et le 15, qui permet d’être en contact avec le SAMU. Mais il ne doit être utilisé que si son état de santé est vraiment dégradé, afin de ne pas engager le standard, qui doit déjà traiter de nombreux appels d’urgence ou d’inquiétude.
« Pour la grippe, vous n’appelez pas le 15, sauf si ça ne va pas bien du tout », a d’ailleurs rappelé Martin Hirsch. C’est la même logique qui doit prédominer pour le coronavirus.
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