Emmanuel Macron l’a annoncé lors de son allocution du 13 avril : à partir du 11 mai, le confinement s’allègera pour les élèves, avec la réouverture progressive des établissements scolaires. La distanciation sociale restera toutefois la norme pour toute la population, et cela pour encore plusieurs mois, afin de casser les chaînes de propagation du virus SARS-CoV-2 et de laisser du temps à la recherche pour trouver un traitement.
Ce concept technique vise à détecter et gérer des chaînes de transmission du virus en testant les individus pour vérifier s’ils sont malades et, le cas échéant, utiliser une liaison sans fil (Bluetooth) pour prévenir anonymement les passants à proximité, via leur smartphone.
Mais pour mettre en œuvre cette étape de pré-déconfinement, plusieurs pré-requis devront être satisfaits : la disponibilité de masques pour le grand public, qui s’ajouteront aux gestes barrières, et dont le port pourrait être systématique dans certaines circonstances, comme les transports en commun. L’augmentation des capacités de tests pour détecter et isoler les malades. Et enfin, le « contact tracing ».
Dans son adresse à la Nation, le chef de l’État a en effet mentionné, parmi les outils qui permettront d’aller vers le déconfinement, l’emploi d’une application numérique dédiée. « Pour accompagner cette phase, plusieurs innovations font l’objet de travaux, avec certains de nos partenaires européens, comme une application numérique dédiée », a-t-il dit. Et cette application, c’est StopCovid.
Si jusqu’à présent le gouvernement se montrait relativement prudent sur le devenir de ce projet, Olivier Véran (ministre de la Santé) et Cédric O (secrétaire d’État au numérique) laissant entendre que son développement pourrait ne pas arriver à son terme à cause de certains obstacles techniques insurmontables, le président de la République a affiché sa certitude qu’elle sera bien disponible.
Cette application « permettra de savoir si, oui ou non, on s’est trouvé en contact avec une personne contaminée », a-t-il lancé aux Français et aux Françaises, tout en leur promettant qu’il ne s’agira ni d’une obligation ni d’un outil de surveillance : StopCovid fonctionnera « sur la base du volontariat et de l’anonymat ». Mais il est à prévoir un fort encouragement de la part de l’exécutif à s’en servir.
Le parlement aura à en débattre
Emmanuel Macron a promis que la représentation nationale discutera de StopCovid et du traçage des contacts d’ici le 11 mai. « Je souhaite que nos assemblées puissent en débattre et que les autorités compétentes puissent nous éclairer », a conclu le chef de l’État sur ce chapitre. Pourquoi le 11 mai ? Car ce sera la fin de cette nouvelle période de confinement et que l’application sera peut-être prête.
Lorsque Olivier Véran et Cédric O ont révélé l’existence de StopCovid dans les journaux, le 8 avril, ils ont indiqué que l’application était déjà en chantier depuis « plusieurs jours ». Ce qu’ils n’ont pas pu dire, en revanche, c’est la date de la livraison du produit : « Je ne peux pas vous dire s’il nous faudra trois ou six semaines pour le développer », a lâché Cédric O. S’il en faut six, cela renvoie StopCovid à la mi-mai.
Invité de France Inter, ce mardi 14 avril, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a aussi fait preuve de prudence sur le calendrier : « La technologie en elle-même […] n’est aujourd’hui pas à jour et d’actualité ». Ce qu’a surtout fait le chef de l’État, c’est de « rappeler les grands principes : le volontariat et le respect des libertés individuelles. D’associer tous les acteurs, dont évidemment le Parlement.»
« Les responsables de la CNIL nous donneront un éclairage qui doit préserver la sécurité et la liberté de chacun de nos concitoyens », a ajouté le locataire de la place Beauvau. « Les Français ont montré leur intelligence et leur respect massif des règles du confinement. Ensuite, s’il s’agit de suivre individuellement et de pouvoir dénoncer tel ou tel, personne n’y est favorable », a-t-il conclu.
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