Dans la présentation des données sanitaires liées au coronavirus le 30 avril 2020, Olivier Véran a dévoilé les premières cartes de France classant les départements en zone rouges, jaunes et vertes. Elles seront utilisées pour adapter les stratégies de déconfinement à partir du 11 mai et seront régulièrement mises à jour.
La première concerne la circulation active du virus. Les trois couleurs n’ont pas une échelle proportionnelle : le niveau vert comprend les départements de 0 à 6 % de circulation, le niveau jaune, de 6 à 10 % et le niveau rouge, de 10 à 100 %. Le critère retenu est le taux de cas nouveaux de coronavirus sur une période de 7 jours.
La deuxième correspond à la tension hospitalière sur les capacités de réanimation.
La troisième est une synthèse des deux précédentes, donnant une « note » finale aux départements. Comme on peut le voir, peu de départements sont aujourd’hui dans le vert : plus de la moitié oscillent entre le jaune et le rouge quand les deux critères sont pris en compte. La carte de synthèse montre bien qu’un département qui ne connaît pas beaucoup de circulation du virus mais qui a ses lits de réanimation déjà pleins pourrait très vite basculer dans le rouge si l’épidémie reprenait.
Un tri par couleurs
Si le Premier ministre a livré pendant une heure le plan de déconfinement prévu au 11 mai, l’un des aspects les plus marquants de ses annonces tient aussi en ces mots : « Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou nous le ferons plus strictement ». Édouard Philippe a effectivement indiqué qu’il fallait à tout prix lutter contre un quelconque relâchement actuel du confinement, sans quoi la sortie de celui-ci n’aura pas lieu à la date annoncée.
La crainte, justifiant l’instauration de certaines conditions au déconfinement, est le risque d’une seconde vague qui frapperait alors « un tissu hospitalier fragilisé » et impliquerait « de se reconfiner ». De fait, le Premier ministre a déclaré qu’il s’agissait de procéder avec prudence. Pour ce faire, il a annoncé quelques indicateurs qui seront pris en compte au niveau des départements.
À chaque département, un plan adapté
Trois ensembles de critères ont été définis par Santé Publique France et par la Direction Générale de la Santé afin d’identifier un déconfinement plus strict dans certains départements :
- dans quelle mesure reste élevé ou non « le taux de nouveaux cas sur une période 7 jours » ;
- dans quelle mesure les capacités hospitalières régionales restent « tendues » ;
- dans quelle mesure le système local de test et détection est « suffisamment prêt ».
Ces trois « ensembles de critères », comme le dit Édouard Philippe, seront établis à la date du lundi 4 mai. Cela déterminera alors quel département bascule en rouge (circulation élevée du coronavirus) et quel département sera en vert (circulation faible du coronavirus). Entre le 4 et le 11 mai, les stratégies de sortie de confinement seront adaptées à ce code, avec une possible évolution du département du rouge au vert. Les départements en rouge feront face à un plan apparemment plus strict, même si les modalités restent à préciser.
La progressivité est dans cette même logique
Même une fois le déconfinement lancé, il faudra en permanence s’assurer de l’impact de cette sortie de confinement sur la circulation de Covid-19 sur le territoire et conditionner certains éléments en conséquence. De fait, l’après-confinement est divisé en phases.
On comptera une première phase jusqu’au 2 juin : elle permettra de vérifier que les mesures mises en œuvre permettent de poursuivre efficacement le freinage de l’épidémie, sans accuser de deuxième vague. C’est d’ailleurs seulement fin mai, à la fin de cette première phase donc, que le gouvernement statuera sur l’opportunité de rouvrir ou non les bars, cafés et restaurants. La phase suivante, après le 2 juin, ira jusqu’à l’été. De nouvelles mesures seront alors prises, en adéquation avec l’évolution de l’épidémie, en prenant notamment des décisions par rapport aux vacances.
Le Premier ministre a insisté : « progressivité » sera le maître mot de cette nouvelle étape de la crise.
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