L’épidémie de coronavirus va ralentir fortement le calendrier de déploiement de la 5G en France. Alors que le top départ devait avoir lieu courant juin, les échéances évoquées par le régulateur des télécoms laissent à penser qu’il faudra attendre la fin de l’année.

Le déconfinement du pays doit débuter progressivement à partir du 11 mai. Néanmoins, en ce qui concerne le dossier de la 5G, cela ne veut pas dire que tout sera remis sur les rails à cette date. En fait, il s’écoulera vraisemblablement plusieurs semaines voire des mois avant de constater les débuts des premiers réseaux 5G en France. Telle est la mise en garde du régulateur des télécoms.

Invité à s’exprimer devant les membres de la commission chargée de l’aménagement du territoire et du développement durable au Sénat le 22 avril, le président de l’autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) a en effet esquissé un calendrier pessimiste pour la reprise du processus d’enchères qui doit servir à répartir les blocs de fréquences entre les opérateurs.

Du fait de la crise sanitaire qui a touché le monde entier en début d’année, et qui continue de sévir encore aujourd’hui, notamment en France, l’Arcep a dû « décaler les enchères pour l’attribution des fréquences 5G ». Elles devaient normalement se tenir à partir d’avril. Mais compte tenu des circonstances, un décalage à l’été voire même au début de l’automne est maintenant examiné.

« Nous envisageons de les tenir soit fin juillet, soit en septembre », a confié Sébastien Soriano. « Cela dépendra de la vitesse de sortie de confinement ».

S-Soriano

Sébastien Soriano, patron de l’Arcep.

Des enchères à boucler

Le déconfinement fait l’objet d’un plan gouvernemental, qui a été présenté le 28 avril à l’Assemblée nationale. Il fixe des critères sanitaires à remplir pour les départements, de façon à pouvoir assouplir la situation au niveau local, et aborde les problématiques les plus attendues dans ce domaine : la disponibilité des masques, l’accès aux transports, la mise au point des tests ou encore la réouverture des écoles.

De fait, l’Arcep comme les opérateurs devront épouser les lignes de ce plan, qui continue d’appeler à privilégier au maximum le télétravail, afin d’éviter le risque d’exposition, et de limiter les rassemblements dans les lieux publics comme privés. D’autant que l’exécutif se garde la possibilité de relancer le confinement ou de ralentir l’assouplissement, s’il est relevé une hausse préoccupation des contaminations.

La procédure d’enchères concerne des blocs de 10 MHz, qui sont situés dans le segment de la bande électromagnétique allant de 3,4 à 3,8 GHz (que l’on appelle communément bande 3,5 GHz). Onze blocs doivent être vendus au plus offrant, avec un prix de départ de 70 millions d’euros, et avec une règle : un opérateur ne peut pas cumuler en tout plus de 100 MHz.

Sites expérimentaux 5G ANFR

Les sites expérimentaux en 5G

Source : ANFR

Est-ce à dire qu’un opérateur seul peut récupérer la quasi totalité des blocs de 10 MHz (puisqu’ils font ensemble, justement, 110 MHz) ? Non, pour la simple raison que chacun d’entre eux — à savoir Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile — a déjà validé la première phase des enchères, leur permettant déjà de recevoir un bloc de 50 MHz chacun. Cette limite de 100 MHz inclut les fréquences obtenues lors de la première étape.

Et ça ne s’arrête pas là. Ensuite, il reste encore à positionner chaque opérateur sur cette bande 3,5 GHz avec ses blocs de fréquences. Avant la crise sanitaire, l’Arcep estimait que cette phase durerait trois semaines. Puis, ultime phase de la procédure, la publication des autorisations d’utilisation des fréquences, permettant de rendre la 5G utilisable sur le plan commercial. Là encore, l’Arcep l’évaluait à trois semaines.

Initialement, tout devait être bouclé pour le mois de juin. Mais au vu du calendrier évoqué par Sébastien Soriano et des délais à respecter pour les différentes phases, le coup d’envoi de la 5G devra vraisemblablement attendre la fin d’année.

Source : Numerama

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