Après dix-sept ans de bons et loyaux services (n’y voyez là que la formule consacrée, et non une prise de position), madame Hilary Rosen annonce se retirer de la tête de la RIAA à la fin de l’année 2003. Il faut dire que ces dernières années ont dû être bien difficiles pour celle qui défend à corps et à cris la vieille économie face au diabolique P2P…

Selon HITS Daily Double, la présidente de la Recording Industry Association of America aurait ainsi décidé de délaisser quelque peu la grande famille artistique pour se consacrer davantage à sa petite famille personnelle.

En 17 ans, Hilary Rosen aura incarné toute la puissance des industriels du divertissement, symbolisé l’omniprésence des lobbys dans les chambres du Parlement américain, et depuis quelques années, attiré à elle toute la violence des adorateurs du feu-Napster. Hillary Rosen est sans doute à la musique ce que Margareth Thatcher était à la politique sociale : une dame de fer.

Elle avait été promue présidente puis directrice de la RIAA successivement en 1998 et mai 2002. Depuis 1998, elle a fortement contribué à faire chûter Napster, Audiogalaxy, Aimster et sans doute bientôt KaZaA, tout ceci grâce au DMCA (Digital Millennium Copyright Act) voté en grande partie sous sa pression.

H.Rosen aurait ainsi déclaré : « Ca a été le travail le plus passionnant que je puisse imaginer. Pendant tout ce temps ici, l’industrie du disque a subi des défis spectaculaires et se trouve bien positionnée pour un succès futur. J’ai été extrêmement fière d’avoir fait partie de cette transition de l’industrie« .

Mais Hilary (si l’on peut se permettre cette once de familiarité) n’en oublie pas pour autant que le plus gros du travail reste devant elle :

« La RIAA a beaucoup à faire pour aborder ces questions (ndlr : du piratage), y compris pour aider les sociétés à opérer la transition de la consommation de musique vers les offres passionnantes sur lesquelles tout le monde a travaillé si durement dans le marché de la musique en ligne légitime. Nous devons aussi travailler avec nos partenaires à la vente, dans les industries créatives et technologiques, et avec les gouvernements du monde entier pour promouvoir la future croissance de l’industrie du disque« .

Espérons cependant que le nouveau directeur désigné dans les prochains mois se montrera plus ouvert aux véritables problèmes de fond dont souffre l’industrie du disque : prix trop élevés, manque de diversité de l’offre, pas ou peu de valeur-ajoutée par rapport aux MP3,…

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