StopCovid en France, eRouška en République tchèque, VírusRadar en Hongrie, Rakning en Islande, Smittestopp en Norvège, NHS Covid-19 au Royaume-Uni, PrivateTracer aux Pays-Bas, Immuni en Italie, Stopp Corona en Autriche, ProteGo en Pologne… partout en Europe, des initiatives fleurissent pour se doter d’applications destinées au traçage des contacts, en réponse à l’épidémie de coronavirus.
Ce foisonnement, mais dont l’efficacité peine à ressortir dans cette crise sanitaire, est suivi de près par la Commission européenne : Bruxelles s’efforce en effet depuis le début de la pandémie de coordonner la réponse des États membres, à tous les niveaux, pour éviter une fragmentation de l’espace européen, avec chaque capital suivant son propre plan de vol.
Alors que le développement de ces applications se poursuit, certaines étant même déjà opérationnelles, la Commission européenne a pris la parole le 13 mai pour rappeler les cases que ces projets doivent cocher : respect de la vie privée, transparence dans le mode de fonctionnement, sécurité des données et volontariat uniquement. Mais il y a aussi un autre point sur lequel elle insiste : l’interopérabilité.
L’Europe insiste pour des StopCovid interopérables
C’est d’ailleurs ce qui ressort en premier dans l’intitulé de sa communication : « une approche commune des applications mobiles de traçage sûres et efficaces partout dans l’UE » .
Cette interopérabilité « est déterminante », car elle conditionne aussi « l’assouplissement des mesures de confinement et la levée des restrictions à la libre circulation dans toute l’Union européenne », explique Bruxelles. Il faut donc faire en sorte que ces programmes « puissent communiquer entre elles si nécessaire », même si deux personnes utilisent deux applications différentes.
La publication, mi-avril, d’une boîte à outils indiquant les grands axes de développement à respecter pour les applications de traçage de contact faisait déjà mention de l’impératif d’avoir des systèmes capables de dialoguer entre eux pour que les Européens bénéficient d’une détection des contacts même lorsqu’ils se déplacent dans un autre pays de l’Union, pour le tourisme, les voyages d’affaires ou le travail.
L’objectif est donc de pouvoir faire en sorte que « chaque utilisateur puisse recevoir une alerte, où qu’il soit dans l’UE, s’il s’est trouvé, pendant un certain temps, à proximité d’un autre utilisateur déclaré porteur du virus ». Ce qui nécessite un consensus dans les règles de détection de proximité des smartphones et la fourniture d’informations « dans une langue qu’ils comprennent ».
Des travaux en ce sens déjà en cours
En France, ce travail d’interopérabilité est d’ores et déjà pris en compte, fait savoir l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), qui supervise StopCovid. Le 26 avril, il indiquait mener son projet « en liens étroits avec les équipes nationales développant des applications comparables en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne ou encore en Norvège ».
Cette stratégie permettrait aussi de « faciliter le traçage des chaînes transfrontières de transmission de l’infection », poursuit Bruxelles. Mais encore faut-il que l’adhésion soit suffisamment forte. La Commission en est consciente : sans une adoption large, ce sera peine perdue. D’où une petite musique que l’on entend depuis peu et qui suggère que les réfractaires pourraient être de mauvais citoyens.
Paradoxalement, une solution interopérable pour le monde entier, prête à être déployée, fonctionnelle et compatible avec les deux principaux systèmes d’exploitation mobiles (iOS et Android) existe déjà : elle est proposée par Apple et Google. Cependant, des facteurs politiques freinent son adoption, notamment en France, parce que Paris a décidé que son protocole serait centralisé. Quitte à ce que l’application StopCovid fonctionne mal.
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