C’est à partir du 9 juin 2020 que les boutiques d’Apple en France commenceront à accueillir des clients, après plusieurs mois de fermeture à cause de l’épidémie de coronavirus. Mais contrairement à ce qui a été annoncé pour les États-Unis, la firme de Cupertino ne procédera en France à aucun contrôle de température à l’entrée de ses magasins.
Cette vérification corporelle ne figure pas sur la page française présentant le plan de déconfinement des Apple Stores, contrairement à sa version américaine. À la place, il est prévu une distribution de masques pour tout le monde, le respect d’une distanciation physique, l’accueil d’un nombre limité de personnes en simultané et le nettoyage régulier des surfaces et des appareils en exposition.
À la mi-mai, une lettre ouverte sur le site de l’entreprise en faisait pourtant mention. « Des contrôles de température seront effectués à l’entrée, et des questions de santé serviront à dépister celles et ceux qui présentent des symptômes — comme de la toux ou de la fièvre — ou qui ont été récemment exposés à une personne infectée par le COVID-19 ». Un passage que l’on ne retrouve pas dans sa version française.
Il est simplement indiqué que « des questionnaires de santé seront affichés pour inviter les personnes présentant des symptômes (comme de la toux ou de la fièvre) ou ayant récemment été en contact avec une personne infectée par la COVID‑19 à rester chez elles ». Aucun magasin français n’inclut d’ailleurs le logo vert sur la prise de température, que l’on retrouve du côté des boutiques américaines.
La prise de température n’est pas jugée fiable
La prise de température est une mesure discutable, car son efficacité sanitaire n’est pas sûre. Le haut conseil de la santé publique, dans un avis rendu fin avril, avait rappelé la « performance moyenne » de cette méthode de détection dans le cas d’autres maladies infectieuses, et les caractéristiques spécifiques du coronavirus, qui peuvent rendre un malade asymptomatique. En clair, non-fiévreux.
Outre la faible fiabilité de ces mesures (le fonctionnement naturel du métabolisme humain peut conduire à une hausse ponctuelle de la température — c’est le cas des femmes lors de la période d’ovulation par exemple — et l’on peut être fiévreux pour tout autre chose que le SARS-CoV-2), cette approche engendre des difficultés en droit du travail, mais aussi des données personnelles, selon la façon dont elle est pensée.
Il est ainsi interdit aux employés de procéder à des relevés de températures des employés ou visiteurs dès lors qu’ils seraient enregistrés dans un traitement automatisé ou dans un registre papier. Le RGPD s’y oppose. Dans le car d’une prise de température manuelle, sans fichier, la CNIL n’est plus concernée, mais la pratique, si elle n’est pas illicite, n’est pas tout à fait encouragée par les autorités.
Ainsi, le ministère du Travail a sorti un protocole de déconfinement dans lequel il explique que si « les entreprises peuvent organiser un contrôle de la température des personnes entrant sur leur site », cela reste « déconseillé ». Généraliser cette stratégie « n’est pas recommandée. ». Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, évoquait même « une intrusion sur le domaine de la santé ».
Cela n’a de toute évidence par échappé à Apple.
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