C’est une première. À la fin du mois de juillet, le Congrès des États-Unis tiendra une série d’auditions sur le risque anticoncurrentiel que font courir les quatre géants de la tech que sont Apple, Facebook, Google et Amazon. Et devant les parlementaires, ce sont les patrons de ces quatre entreprises qui se présenteront : Tim Cook, Mark Zuckerberg, Sundar Pichai et Jeff Bezos.
Ce n’est certes pas la première fois que ces personnalités passent devant le congrès.
En 2018, à la suite du scandale de Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg avait échangé pendant près de cinq heures avec les parlementaires, avant de revenir le lendemain devant les sénateurs. La même année, Sundar Pichai était aussi passé sur le grill — même si les questions des élus avaient été jugées décevantes face aux vrais enjeux.En 2013, Tim Cook était aussi apparu devant eux, mais pour des sujets fiscaux.
Une occasion rare avec les quatre GAFA
Ce qui change aujourd’hui, c’est la nature des auditions et — surtout — le fait qu’il s’agisse d’un tir groupé. « Si les leaders de la technologie se sont déjà présentés devant le Congrès, le rassemblement des quatre cavaliers de la technocalypse devrait être un spectacle épique », a plaisanté la journaliste Kara Swisher, qui a appris la première la présence de Tim Cook à cette nouvelle série d’auditions.
L’intérêt de ces auditions dépendra du sérieux avec lequel le législateur s’emparera du sujet de l’antitrust. Ce n’est pas forcément gagné : lors de l’audition de Sundar Pichai, les élus étaient passés à côté et quand Mark Zuckerberg s’est présenté devant le Parlement européen, qui voulait aussi lui poser des questions sur l’affaire Cambridge Analytica, le résultat s’est révélé tout aussi décevant.
« Les quatre cavaliers de la technocalypse »
Si en Europe, un consensus émerge pour considérer que ces quatre entreprises-là, ainsi que quelques autres, ont acquis une énorme puissance et sont devenues virtuellement incontournables, ce constat paraissait moins partagé outre-Atlantique. Cependant, cette série d’auditions devant une sous-commission antitrust de la Chambre des représentants manifeste un certain changement.
Par ailleurs, d’autres signes montrent un changement de comportement à l’égard de ces poids lourds. Par exemple, l’autorité de la concurrence américaine a mis en place en 2019 un groupe de travail sur ces géants de la tech. Et cette année, la candidature malheureuse Elizabeth Warren, qui a un temps dominé les débats chez les Démocrates, a fait de leur démantèlement l’une de ses grandes propositions de campagne.
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