La Convention citoyenne pour le climat, composée de 150 citoyennes et citoyens tirés au sort, a remis ses 149 propositions au gouvernement le 21 juin 2020. Une semaine plus tard, Emmanuel Macron y répondait, en posant ses jokers et en approuvant certaines mesures. Un référendum sur la modification de l’article premier de la Constitution, pour y inclure l’environnement et la biodiversité, se voit par exemple confirmé.
Puisque la Convention citoyenne pour le climat s’appuie sur la démocratie délibérative et participative, l’association Mieux Voter a eu l’idée de soumettre les propositions de la Convention au plus grand nombre, afin qu’un maximum de monde puisse en prendre connaissance et les évaluer. C’est ainsi que l’association a créé « Voter pour le climat », une plateforme indépendante, adossée au CNRS, en partenariat avec une quinzaine d’organisations environnementales.
La plateforme vise à « favoriser l’appropriation citoyenne », explique à Numerama Chloé Ridel, Présidente et fondatrice de Mieux Voter. « Quand les gens votent sur le site, c’est ludique, ils prennent le temps de lire toutes les mesures pour pouvoir s’exprimer dessus. » L’objectif de l’association est de sortir du débat binaire en pour ou contre, et de pousser à la découverte des 149 propositions au-delà des mesures les plus médiatisées et les plus clivantes.
Afin de sortir d’un mécanisme binaire dans la façon de donner son avis politique, la plateforme ne permet pas de dire simplement oui ou non aux mesures. L’association utilise un autre système de vote : le jugement majoritaire.
Qu’est-ce que le jugement majoritaire ?
Le choix binaire pour / contre n’est pas pleinement démocratique, nous affirme Chloé Ridel, qui prend l’exemple du Brexit : « On a demandé aux britanniques s’ils étaient pour ou contre. Sauf que, parmi ceux qui étaient pour le Brexit, certains étaient pour un brexit soft et d’autres un Brexit dur. » Le résultat ne retranscrit donc pas réellement l’opinion publique. L’association Mieux Voter travaille à développer le jugement majoritaire et le « préférendum ».
Avec le scrutin au jugement majoritaire, imaginé par deux chercheurs du CNRS il y a quelques années, les citoyens et citoyennes sont invités à s’exprimer sur plusieurs alternatives différentes, en donnant ses préférences au travers de toute une palette de choix (par exemple : Très bien, Bien, Assez bien, Passable, Insuffisant, À Rejeter, Pas d’avis).
Sur la plateforme Voter pour le climat, les propositions de la Convention sont réparties en plusieurs catégories (Consommer, Se loger…), puis les mesures sont alors listées les unes après les autres, avec un lien vers les détails sur chacune d’elle. Les internautes doivent ensuite noter les mesures en sélectionnant Excellent, Bien, Passable ou encore À Rejeter. Le but est de « permettre aux gens de s’exprimer avec le plus de nuance possible et le mieux possible », nous explique Chloé Ridel.
Que deviendront les résultats ?
La plateforme n’est pas associée au gouvernement. Elle a été conçue par des développeurs bénévoles, dont le travail est d’ailleurs open source. Ce n’est donc pas une consultation officielle, mais ce n’est pas pour autant que les résultats n’ont pas d’utilité. Chloé Ridel nous assure que cela offrira le « véritable aperçu de ce que pense l’opinion publique des propositions de la Convention, avec une vision des mesures les plus soutenues, celles les plus rejetées, et pourquoi ». Car les sondages habituellement menés sur le sujet ne sont pas fiables, explique-t-elle à Numerama, étant donné qu’ils sont « conduits en pour ou contre » là où Mieux Voter entend apporter une « vision plus fine ».
Pour donner du poids aux résultats, l’association espère que le nombre total de votants atteindra 100 000 d’ici la fin de la consultation le 13 juillet 2020. Un objectif qui semble encore atteignable à ce jour : Voter pour le climat a déjà comptabilisé les votes de 20 500 personnes, ce 3 juillet après-midi. Les résultats seront publiés le 14 juillet, sous une forme synthétique, en accès libre et transmis aux médias sous forme de dossier de presse. Sur le site, « on pourra consulter le profil détaillé de chaque mesure », explique Chloé Ridel.
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