Dans un communiqué publié dimanche 12 juillet, Ubisoft a annoncé que trois cadres de l’entreprise démissionnaient, dont deux de la société. Cette décision arrive à la veille de la conférence attendue de l’entreprise, et après plusieurs enquêtes de Libération et Numerama sur les problèmes internes de l’entreprise.

Le communiqué a été diffusé à 1h du matin, heure française, par Ubisoft : Serge Hascoët (directeur créatif et considéré comme le numéro 2 de l’entreprise) Yannis Mallat (directeur des studios Ubisoft au Canada) et Cécile Cornet (directrice Monde des RH) ont tous les trois démissionné de leur poste.

Yannis Mallat quitte l’entreprise, et non pas seulement son poste, tout comme Serge Hascoët, a précisé Ubisoft à Bloomberg News. À l’inverse, le Figaro mentionne que Cécile Cornet a uniquement démissionné de son poste, et non de l’entreprise.

« Ubisoft a annoncé aujourd’hui des changements importants au niveau de sa direction. Ces changements font partie intégrante du travail global mené par la Société pour améliorer et renforcer sa culture d’entreprise », énonce le communiqué. « Les départs annoncés aujourd’hui font suite à un examen rigoureux que la société a mené en réponse aux récentes allégations et accusations de mauvaise conduite et de comportements inappropriés.»

Site officiel d'Ubisoft, capture du 5 juillet 2020

Site officiel d'Ubisoft, capture du 5 juillet 2020

Des démissions très importantes

Depuis le 1er juillet, Libération et Numerama ont publié plusieurs enquêtes sur les dysfonctionnements internes à Ubisoft, au niveau Français et mondial, dans lesquelles de nombreux employés et ex-employés dénoncent des faits de sexisme, homophobie, harcèlement sexiste et sexuel, tentative d’agression sexuelle, qui n’auraient pas été pris au sérieux par certains managers et RH. Serge Hascoët, directeur créatif très reconnu dans le monde du jeu vidéo, considéré comme le bras droit du PDG Yves Guillemot, était notamment mentionné à de nombreuses reprises comme ayant fermé les yeux, voire encouragé cet environnement misogyne et étouffant.

Libération avait enfoncé le clou, le 11 juillet, avec de nouvelles révélations, concernant cette fois-ci également certains agissements supposés de la directrice Monde des ressources humaines.

« Ubisoft n’a pas été en mesure de garantir à ses collaborateurs un environnement sûr et inclusif. »

Bien qu’Ubisoft avait multiplié les annonces de nouvelles mesures pour répondre à ces accusations, beaucoup de nos sources en interne pensaient que le numéro 2 d’Ubisoft était « intouchable » et ne quitterait jamais l’entreprise. C’est donc à la fois une annonce très forte et surprenante pour la multinationale, qui compte 14 000 salariés répartis dans 40 studios dans le monde. Le rôle de directeur créatif sera repris « dans l’intérim » par Yves Guillemot lui-même.

« Ubisoft n’a pas été en mesure de garantir à ses collaborateurs un environnement sûr et inclusif. Ce n’est pas acceptable », écrit Yves Guillemot à la fin du communiqué. « Alors que nous nous engageons collectivement à construire un Ubisoft meilleur, j’attends de tous les managers du groupe qu’ils accompagnent leurs équipes avec le plus grand respect. »

Plus tôt dans la journée du 11 juillet, la section Ubisoft Paris du syndicat Solidaires Informatique avait appelé à la démission de Serge Hascoët et Céline Cornet.

Dimanche 12 juillet à 21h se tiendra la conférence « UbiForward » très attendue d’Ubisoft ; il y a fort à parier que les récents tumultes soient abordés par Yves Guillemot dès le début de l’événement.

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