Le calendrier s’accélère. Face à une recrudescence de la propagation du coronavirus en France, l’État entend reprendre la main, et vite. Alors qu’il avait été envisagé de rendre le port du masque obligatoire dans tous les lieux clos et accueillant du public à partir du 1er août 2020, c’est finalement dès « la semaine prochaine » que cette consigne entrera en vigueur.
Ce revirement a été annoncé ce jeudi 16 juillet par Jean Castex, le nouveau Premier ministre, lors de son discours de politique générale devant les sénateurs, mais il n’a pas été précisé à partir de quand exactement. Comme dans les transports en commun, l’absence de masque sur le visage dans les lieux clos pourra déboucher sur une amende — elle est de 135 euros aujourd’hui dans les trains et les bus.
À l’occasion de son interview télévisée du 14 juillet, Emmanuel Macron a fait savoir qu’une instruction a été donnée au gouvernement pour appliquer cette consigne le 1er août — ce délai, plus de deux semaines, avait toutefois fait l’objet de vives critiques, car le virus, lui, continue de se propager dans la population : tout retard est une occasion pour lui de se répandre, faute de gestes barrières convenables.
« Il faut continuer d’appliquer les gestes barrières. Là dessus, on voit des faiblesses. J’ai demandé qu’on passe une étape au gouvernement et je souhaite que dans les prochaines semaines on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos », déclarait il y a deux jours le chef de l’État. En attendant un texte ad hoc, le président de la République a appelé à davantage de rigueur sur les gestes barrières
Si le port du masque est bien respecté dans les transports en commun, son emploi est de plus en plus aléatoire dans les commerces, les administrations et les entreprises. Un relâchement qui s’est constaté aussi au niveau de l’exécutif : les journalistes Léa Salamé et Gilles Bouleau ont fait remarquer à Emmanuel Macron que plusieurs ministres n’ont pas toujours été exemplaires en la matière.
En Europe, plusieurs pays imposent le port du masque dans les lieux publics, ainsi que dans les transports en commun. C’est le cas entre autres de l’Allemagne, de l’Italie, de la Slovénie, du Portugal, de la Belgique, de l’Espagne, en Hongrie, en Roumanie, en Bulgarie ou encore de l’Autriche, avec de menues variations d’un pays à l’autre. La Croatie et les Pays-Bas l’imposent pour les transports en commun.
Une évolution défavorable en France depuis plusieurs jours
L’évolution des règles quant au port du masque survient alors que les indicateurs décrivant la situation épidémiologique française ne sont plus tout à fait au vert. « Nous avons des signes que ça repart quand même un peu. Face à cela, nous devons prévenir et nous préparer », a expliqué le chef de l’État, même s’il n’est pas du tout certain qu’une deuxième vague de contamination survienne.
« Nous avons des signes que ça repart quand même un peu »
Concernant les masques, leur prix reste plafonné — du moins, pour les masques de type chirurgical. Il était prévu initialement de lever le contrôle des tarifs le 11 juillet, mais le gouvernement a fait passer un décret pour prolonger l’encadrement des prix jusqu’au 10 janvier 2021. Un masque chirurgical coûte 95 centimes d’euros. Les masques en tissu pour le grand public ne sont pas concernés, en revanche.
L’évolution doctrinale sur les masques a aussi été permise par les progrès de la recherche dans la compréhension du virus : en effet, il semble que la maladie se propage par voie aérienne. Des centaines de scientifiques ont d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme. Or, faute de vaccin, il faut empêcher le SARS-CoV-2 d’entrer dans l’organisme. Et le masque constitue un rempart difficilement franchissable.
(mise à jour avec le nouveau calendrier du gouvernement)
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !