Le nombre de violences conjugales déclarées a explosé pendant le confinement. Un rapport commissionné par le gouvernement propose de nouvelles pistes pour améliorer la prise en charge des femmes, dont le fait de renforcer les capacités d’écoute des lignes téléphoniques et de développer des solutions sur des plateformes prisées des jeunes, comme TikTok et WhatsApp.

Le nombre de signalements de violences conjugales en France a très largement augmenté pendant les mesures de confinement rendues obligatoires du 17 mars au 11 mai 2020 en France, afin d’endiguer la pandémie de coronavirus. C’est ce que montre un rapport de 85 pages rendu public le 29 juillet, réalisé par la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) à la demande de la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre les discriminations.

Développer les plateformes privilégiées par les jeunes

Ce rapport ne fait pas que poser des constats : il liste également des propositions pour améliorer encore les capacités de réception de signalements et de prise en charge des victimes de violences conjugales, qui sont majoritairement des femmes. L’une d’entre elles est de s’étendre sur d’autres canaux encore non occupés : « Développer les nouveaux outils de communication (applications WhatsApp, Snapchat, Tiktok etc.) qui facilitent la prise de contact pour les victimes et particulièrement les plus jeunes », propose la MIPROF.

Aujourd’hui, plusieurs outils sont mis en avant par le gouvernement pour faciliter la prise de parole des victimes et les signalements :

Malheureusement, certains de ces organismes ont atteint leurs limites de capacité de recueil et d’accompagnement. Comme on le lit dans le rapport du 29 juillet, seul un tiers des appels reçus (bâton bleu sur le graphique ci-dessus) ont donné lieu à une prise en charge (bâton rouge). La MIPROF recommande d’ouvrir de manière pérenne la ligne du 3919, 24h sur 24 et 7 jours sur 7, comme le gouvernement s’y était engagé en novembre 2019. Elle ne l’a été qu’à partir du 19 avril 2020, soit un mois après le début du confinement.

Les propositions de la MIPROF de s’étendre sur de nouvelles plateformes ont particulièrement de sens au vu du besoin croissant d’écoute et de possibilités de signalement. Dans une enquête publiée l’an dernier sur Numerama, nous montrions combien les cyberviolences conjugales sont grandissantes : à coups de logiciel espion, détournement de webcam, tracking de géolocalisation, certains conjoints utilisent de plus en plus les outils du numérique pour contraindre, oppresser et violenter leur partenaire.

Aux plateformes, sites internet et applications dédiées pourraient donc s’ajouter de nouveaux canaux d’écoutes, sur des apps très populaires, où une prise de parole pourrait être plus discrète (en message TikTok par exemple, ou en conversation chiffrée pour WhatsApp).

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