L’Armée de l’air est morte, vive l’Armée de l’air et de l’espace. C’est le 11 septembre que la composante aérienne de l’Armée française évolue officiellement pour inclure la dimension extra-atmosphérique. La ministre des Armées, Florence Parly, a assisté à une cérémonie sur la base aérienne 107 Villacoublay, dans les Yvelines, au cours de laquelle la nouvelle dénomination est entrée en vigueur et le nouveau logo a été présenté.
https://twitter.com/Armee_de_lair/status/1304397048536588290
Le changement de nom ainsi que la divulgation du logo constituent symboliquement la fin d’un processus engagé il y a plus d’un an, sous l’impulsion du président de la République. Dans un discours prononcé le 13 juillet 2019, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un commandement de l’espace, aux côtés des trois autres commandements déjà en place dans l’armée de l’air, et un renforcement de la surveillance spatiale.
Le nouveau logo de l’Armée de l’air et de l’espace
Le nouveau logo de l’Armée de l’air et de l’espace évolue quelque peu par rapport à celui qui était en vigueur depuis 2010. Il reprend la forme stylisée de l’oiseau, un épervier, avec une posture plus dynamique et des nuances de couleur pour les ailes, la tête et la queue. La référence au drapeau tricolore demeure, avec la présence du bleu et du rouge pour les ailes, et du blanc pour le corps du rapace.
Bien sûr, la mention « & de l’espace » a été ajoutée, en dessous, avec un style différent — pas de mise en gras du texte, qui est par ailleurs moins espacé. Les caractères « & de l’espace » sont plus fins. Enfin, un tracé gris est présent en arrière-plan. Selon l’armée, il symbolise la courbure de la Terre et, par conséquent, les missions extra-atmosphériques qu’il va falloir désormais conduire.
400 militaires dédiés en 2025
C’est le 7 septembre 2019 que ce commandement de l’espace a officiellement vu le jour, via la publication d’un arrêté au Journal officiel. Il doit être basé à Toulouse, sur le site du Centre national d’études spatiales (CNES), qui est l’agence spatiale française, et être totalement opérationnel en 2025. Aujourd’hui, ce commandement compte 220 personnes, mais ses effectifs doivent atteindre à terme 400 militaires.
Selon Le Monde, il y a déjà une trentaine d’officiers français qui avaient d’ores et déjà été formés au pilotage de satellites. Un nombre qui doit passer à cent en 2021. Concernant les financements, la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit 3,6 milliards d’euros pour le renouvellement et le lancement des satellites, 700 millions d’euros additionnels, sans compter le budget de l’armée de l’air.
Ce commandement de l’espace doit en particulier mettre en œuvre une défense « active » de ses satellites, afin de dissuader des puissances étrangères de s’en approcher ou de les perturber d’une façon ou d’une autre. Il est notamment question d’un laser incapacitant, pour éblouir les capteurs d’un satellite un peu trop curieux, mais aussi d’envisager l’usage de leurres et d’actions cybernétiques.
Ce qu’il n’est pas envisagé en revanche, c’est d’utiliser des projectiles d’une quelconque nature contre des satellites menaçants, afin d’éviter la multiplication de débris en orbite autour de la Terre, ce qui aurait pour effet de nuire aussi à la politique spatiale française. Il n’est pas non plus prévu d’attaquer des satellites, du moins en temps de paix, même si la limite avec une défense « active » est parfois poreuse.
Renouvellement des moyens spatiaux
Côté surveillance, le commandement de l’espace peut s’appuyer sur le système GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale), qui est en place depuis 2005. Officiellement, ses capacités incluent la détection en orbite basse (à quelques centaines de kilomètres d’altitude) de la quasi-totalité des satellites et même de tout objet mesurant au moins 10 centimètres. Sa rénovation a été annoncée en 2016.
L’armée française est lancée enfin dans un mouvement de renouvellement de sa capacité satellitaire, qui s’articule autour de trois axes : le renseignement optique, avec la gamme CSO (Composante Spatiale Optique). Un premier satellite, sur les trois, a été lancé. Le renseignement électromagnétique, avec les trois satellites CERES (Capacité d’Écoute et de Renseignement Électromagnétique Spatiale). Et les télécommunications militaires, avec Syracuse 4.
À plus long terme, la France a d’ores et déjà en tête la prochaine génération satellitaire, avec CO3D (Constellation Optique en 3D) pour l’observation, Iris (observation optique) et Céleste (renseignement électromagnétique). Mais dans l’immédiat, l’armée attend surtout le décollage de CSO-2. Initialement prévu ce printemps, le tir été reporté à plus tard en raison du coronavirus.
(mise à jour avec la présentation du nouveau logo)
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