« Le virus circule de plus en plus en France, le taux d’incidence est monté à 72 cas pour 100 000 personnes contre 57 il y a une semaine.» Jean Castex s’est adressé aux Françaises et Français pour leur « donner de la visibilité sur les prochaines semaines », à la suite d’un Conseil de défense qui s’est tenu le 11 septembre 2020, soit pile quatre mois depuis que la France a entamé son déconfinement progressif. La pandémie de coronavirus, qui avait contraint à la quarantaine toute la population française dès le 17 mars, est toujours présente.
Deux jours avant ce discours, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, avait assuré que le gouvernement serait bientôt « obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles » d’ici « huit à dix jours maximum ». Il convient de rappeler que le conseil scientifique est chargé d’émettre des recommandations, que le gouvernement n’a pas d’obligation de suivre.
Depuis le mois d’août, le nombre de personnes testées positives au coronavirus a beaucoup augmenté, proportionnellement au nombre de tests réalisés, comme Numerama l’expliquait récemment dans une vidéo.
La croissance du nombre d’hospitalisations et de décès reste toutefois pour l’instant faible par rapport au pic des mois de mars et avril dernier, comme on peut le suivre sur ces infographies de France Info. La raison principale est que les contaminations touchent, pour l’instant, les populations jeunes, alors que ce sont les personnes de plus de 65 ans qui sont le plus à risques de développer des formes graves de la maladie.
Toutefois, pour éviter que le virus ne « traverse » les générations, et que les décès augmentent (comme c’est le cas en Espagne), le gouvernement a tenu à alerter la population avec gravité, mais n’a pas décidé d’imposer de mesures drastiques.
Le constat « inquiétant », les personnes âgées ne sont pas épargnées
« Pour la première fois depuis plusieurs semaines, nous constatons une augmentation sensible des personnes hospitalisées. Tout confirme que le virus n’a pas baissé en intensité », a asséné Jean Castex. Il a précisé que même si les jeunes étaient touchés principalement, les personnes âgées pouvaient être contaminées.
« Les personnes qui arrivent en hospitalisation sont les mêmes qu’au mois de mars », a-t-il poursuivi, insistant sur l’importance de maintenir les gestes barrières, distanciation sociale, lavage de mains et port du masque.
« La période estivale a été marquée par une forme de relâchement », a-t-il continué.
Des personnes prioritaires pour les tests Covid-19
L’augmentation des tests (plus d’un million par semaine) a engendré des « temps d’attente trop longs », a concédé le Premier ministre. À cause de ça, des circuits de dépistages seront dédiés à des personnes jugées prioritaires.
Il y a trois catégories de personnes jugées prioritaires :
- Si vous présentez les symptômes ;
- Si vous avez été en contact rapproché avec une personne positive ;
- Si vous êtes membre du personnel soignant.
Ces personnes auront des créneaux horaires réservés dans les laboratoires et des tentes de dépistages qui leur seront dédiés.
Pour les personnes testées positives au coronavirus :
- 2 000 personnes supplémentaires viendront renforcer les équipes de traçage ;
- La durée d’isolement ramenée à 7 jours.
L’isolement réduit de 14 jours à 7 jours
La période d’isolement d’une personne susceptible d’avoir contracté le virus est officiellement abaissée à 7 jours. Il ne faut pas y voir une invitation au relâchement, c’est même plutôt l’inverse : il s’agit de partir d’un constat (les Français sont peu à respecter scrupuleusement les deux semaines d’auto-confinement recommandées) et d’en tirer des solutions pour s’assurer que les personnes potentiellement porteuses du virus restent chez elles pour ne pas risquer de contaminer les autres.
« Il est primordial que chacun respecte cette semaine (…) ce qui donnera lui à des contrôles », a continué le ministre, sans préciser pour l’instant sous quelles formes auront lieu ces contrôles.
42 zones rouges au 11 septembre 2020
Il y a désormais 42 départements classés « rouges » en France, c’est-à-dire où la circulation du virus est jugée active. Cette classification n’a pas de conséquences au niveau gouvernemental, mais permet de donner des pouvoirs décisionnaires particuliers aux préfets, qui devront prendre des mesures au niveau local.
Celles-ci peuvent concerner « le port du masque, les rassemblements publics, les grands événements ou les horaires d’ouverture de certains commerces ».
Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe sont concernés par une « hausse des contaminations » chez les personnes âgées, a souligné Jean Castex. Il a demandé aux préfets de ces zones géographiques de proposer des mesures supplémentaires pour endiguer la pandémie.
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