Depuis le mois de septembre 2020, le ministre de la Santé tient des points hebdomadaires pour communiquer aux Françaises et Français l’état de la politique sanitaire du gouvernement, en fonction de l’évolution de certains indicateurs. Ce jeudi 1er octobre, Olivier Véran a présenté de nouvelles mesures « pour freiner la propagation du virus ». « Si chacun de nous fait encore un effort, réduit les contacts sociaux et est extrêmement vigilant, alors nous serons en mesure de faire reculer le virus », a-t-il insisté.
Il n’est plus possible de passer à côté : la France subit bien une deuxième vague de contaminations au coronavirus depuis la fin du mois d’août, et le taux de positivité des tests PCR réalisés ne cesse d’augmenter, semaine après semaine. Il tournait autour de 7,5 % le 28 septembre, alors qu’il était à moins de 6 % la semaine précédente.
Le 23 septembre, Olivier Véran avait dévoilé, par surprise, un nouveau type de classifications des départements français :
- les zones d’alerte (rose),
- les zones d’alerte renforcée (rouge),
- les zones d’alerte maximale (écarlate),
- les zones « au-delà du maximal » (état d’urgence sanitaire).
Seules les régions de la Guadeloupe et la zone Aix-Marseille étaient concernées par la classification « alerte maximale », qui impliquait la fermeture de restaurants et bars pendant 15 jours minimum. Plusieurs villes en zone rouge comme Paris, Lille, Rennes ou Toulouse ont également vu des lieux publics comme les salles de sport fermer.
Voici les nouvelles annonces prononcées par Olivier Véran le 1er octobre 2020.
Covid-19 : le constat à la date du jeudi 1er octobre en France
« Là où dix malades allaient en contaminer 30, maintenant 10 malades vont contaminer environ 13 personnes. C’est mieux, mais le virus circule encore », a prévenu le ministre de la Santé. « À Paris, pour 10 malades en réanimations, 3 ont moins de 65 ans », a continué le ministre.
Il a rappelé les 4 stratégies principales du gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus :
- Les gestes barrières
- Le port du masque
- Le triptyque « tracer, alerter, protéger »
- Les mesures de gestions spécifiques en fonction des territoires
Paris, Lille, Toulouse, Lyon sont pointées du doigt
« Nous sommes dans une phase d’aggravation, pour laquelle nous devons agir », a prévenu Olivier Véran avant de détailler. « Les élus sont pleinement conscients de la gravité de la situation », a-t-il précisé, sachant que certains élus ont été heurtés, la semaine passée, par les annonces très strictes du gouvernement sans concertation avec les élus locaux.
Le ministre a annoncé qu’il y avait une dégradation en termes de pression sur les services de réanimation. Cinq métropoles françaises ont été pointées du doigt, à cause de leur forte augmentation du taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants), et qui frôlent les 25 ou 26 % de lits de réanimations occupés par les malades :
- Lille
- Lyon
- Grenoble
- Toulouse
- Saint-Étienne
« Nous pourrions être conduits à placer ces territoires en zone d’alerte maximale », a prévenu le ministre, « à date il n’y a pas lieu de le faire ».
Paris bientôt en zone d’alerte maximale
Pour Paris, une « dégradation accélérée » a été constatée. « Paris a franchi les trois seuils »:
- Taux d’incidence : 263 cas pour 100 000
- Taux d’incidence pour les personnes âgées : 105 cas pour 100 000
- Part de patients Covid en réanimation : 30 %
Si la capitale n’est pas encore placée en zone d’alerte maximale, cela pourrait changer « d’ici lundi », a d’ores et déjà prévenu le ministre. Dans ce cas-là, il faut que « que les habitants de Paris et de la petite couronne réduisent fortement leur vie sociale » :
- Plus de fête de famille ;
- Plus de soirées ;
- Fermeture totale des bars.
Concernant les restaurants, le gouvernement va étudier des propositions de protocoles sanitaires « robustes, protectrices et contrôlables » qui pourraient permettre à ces établissements de rester ouverts, même en « zone d’alerte maximale ».
Petit point positif : il y a quelques régions comme Bordeaux, Nice ou Marseille où « un début d’embellissement » a été constaté, mais rien qui ne permette pour l’instant de se relâcher. « Il faut prendre les signes d’espoir quand ils viennent, c’est un encouragement.»
Sur quelles bases sont prises les mesures restrictives ?
« Vos efforts doivent payer, ils vont payer », a martelé Olivier Véran, afin d’expliquer que les mesures qui sont prises actuellement auront des effets dans une quinzaine de jours.
Des modèles anticipatifs permettent d’estimer le taux d’occupation des lits de réanimations dans les jours à venir : ils ont été détaillés par le professeur Arnaud Fontanet, directeur de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur. Le nombre de lits disponibles est en effet crucial pour pouvoir traiter les patients atteints de formes graves.
Un seuil d’occupation de 30 % des lits de réanimation est considéré comme un maximum avant d’être catégorisé en « alerte maximale».
« Il faut faire mentir ces simulations », a dit le ministre de la Santé.
Les capacités de tests en France
Plus de 13 millions de tests PCR ont été réalisés en France, et le million par semaine est largement dépassé depuis le mois d’août. Il reste toutefois des temps d’attente très importants pour certaines régions. « Cette situation n’est clairement pas acceptable », a admis Olivier Véran, qui a rappelé avoir mis en place des solutions, comme l’ouverture de certains centres supplémentaires ainsi que la caractérisation de personnes « prioritaires ».
« 75 % des tests sont rendus en moins de 48h », a-t-il toutefois assuré le 1er octobre 2020.
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