Un grand nombre d’officiers de police a été mobilisé vendredi 13 novembre autour des locaux d’Ubisoft Montréal. Heureusement, la police dit n’avoir trouvé « aucune menace » sur place. Ubisoft confirme que tous ses employés vont bien. La presse canadienne commence à parler de « swatting », une pratique malveillante connue de l’univers des jeux vidéo.

Une grande opération de police a été déclenchée, le vendredi 13 novembre, autour d’Ubisoft à Montréal (Canada) puis à l’intérieur des locaux qui ont été évacués, ont rapporté plusieurs médias locaux ainsi que des employés de l’entreprise.

Après plusieurs heures de confusion, la « situation a été résolue sans incident », a annoncé l’entreprise de jeux vidéo dans un communiqué publié sur Twitter.

Mais que s’est-il passé ?

Des signalements de fausse prise d’otage

À 14h13 (heure de Montréal, soit 20h13 en France), la police de Montréal envoie un tweet pour prévenir d’une opération en cours dans les rues Saint-Laurent et St-Viateur, qui correspondent à la localisation des bureaux d’Ubisoft Montréal. Moins d’une heure plus tard, le compte précise que la police a été envoyée sur place « à la suite d’un appel aux urgences » [au fameux 911, ndlr], que les officiers sont sur place pour inspecter les lieux, mais qu’il n’y a aucun blessé.

« Aucune menace n’a été identifiée pour l’instant. Nous évacuons en ce moment le bâtiment », a finalement publié la police de Montréal à 15h20, rassurant à la fois les observateurs extérieurs et les employés, dont certains s’étaient réfugiés sur le toit.

« Les personnes évacuées sont en train d’être redirigées vers un endroit où les enquêteurs pourront prendre leurs témoignages. Une équipe d’assistance sociale a également été mise à leur disposition pour les aider », a signalé la police de Montréal dans un communiqué au site Polygon.

D’après le Journal de Montréal, cette opération a été déclenchée après un coup de fil anonyme qui dénonçait une prétendue prise d’otage au siège d’Ubisoft Montréal : « les hommes qui s’exprimaient en français auraient demandé 2 millions de dollars, sans quoi ils menaçaient de tout faire exploser », écrit le média. Comme le numéro utilisé semblait venir du siège d’Ubisoft, les policiers auraient craint que le, ou les interlocuteurs se trouvaient bien dans les locaux de l’entreprise — il est toutefois possible que le numéro ait été falsifié pour rendre l’appel plus crédible.

Le site d’information canadien La Presse confirme ces informations, mais apporte plus de précisions, mentionnant deux coups de fil, dont un localisé dans les locaux d’Ubisoft et un provenant des États-Unis. À cause des mesures sanitaires liées à la pandémie de coronavirus, seule une faible proportion des employés (pas plus de 20 % des 3 500 salariés normalement sur place) étaient au travail sur place ce vendredi, a confirmé un gestionnaire de production chez Ubisoft à La Presse.

Les locaux d'Ubisoft Montréal // Source : Wikimedia/Jeangagnon

Les locaux d'Ubisoft Montréal

Source : Wikimedia/Jeangagnon
Les méfaits du « swatting »

L’enquête se porte désormais sur les motivations de la, ou des personnes qui ont réalisé ce dangereux « canular » qui aurait pu très mal tourner. Ces agissements rappellent le concept du swatting, tristement populaire dans le monde du jeu vidéo : il arrive que certains internautes malveillants appellent la police pour qu’elle débarque chez un joueur, notamment lorsque ce joueur est en train de diffuser une de ses parties en direct.

En 2019, le champion du monde de Fortnite, un garçon de 16 ans, avait ainsi vu débouler chez lui des officiers armés : « Ils viennent vraiment avec des armes », a-t-on pu l’entendre dire sur son stream, «  Ça fait peur, ils auraient pu juste me descendre.» La même année, un Américain a été condamné à 20 ans de prison pour un « canular » de la sorte qui avait causé la mort d’un innocent.

Selon La Presse, les autorités canadiennes seraient en train de considérer, parmi d’autres pistes, la possibilité qu’il s’agisse d’un joueur en colère contre l’un des jeux d’Ubisoft Montréal — ces dernières informations restent à prendre avec des pincettes, car il ne s’agit que de premières pistes d’investigation.

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