Ça y est : le Boeing 737 Max est sorti du purgatoire. Du moins, aux États-Unis. Dans une déclaration parue le 18 novembre, l’administration de l’aviation civile américaine (FAA) autorise l’avion à reprendre le chemin des pistes, après vingt mois d’interruption de service ayant cloué au sol des centaines d’appareils à travers le monde. Avec ce feu vert, le 737 Max pourra au moins assurer des vols intérieurs.
Les autres autorités de régulation attendent de voir
Pour Boeing, qui a publié un communiqué le même jour, il s’agit-là d’une « étape importante ». Il reste maintenant à convaincre les autorités de régulation dans le reste du monde, notamment en Europe, qui ne veut plus se fier à la seule parole de la Federal Aviation Administration pour certifier les avions américains, alors que c’était la règle jusqu’à présent.
Les révélations autour de la manière dont le 737 Max a été contrôlé et certifié par la FAA ont en effet affaibli l’accord de reconnaissance mutuelle entre l’Union européenne et les États-Unis sur la certification. Pour un avion européen, l’autorité primaire de certification est l’EASA. Pour un avion américain, c’est la FAA. Chacune s’en remettait alors à l’autre pour les avions de l’autre partie.
Cette nouvelle réalité, Boeing est bien obligé de s’y conformer. « Nous continuerons à travailler avec les régulateurs du monde entier et nos clients pour remettre l’avion en service dans le monde entier », commente l’avionneur. Toutefois, du fait de la pandémie de coronavirus, qui limite les liaisons aériennes dans le monde, un retour rapide de l’avion ne sera peut-être ni possible ni souhaitable.
Le double crash de l’avion, en 2018 et 2019, avait provoqué la mort de 346 personnes, et amené le 737 Max à établir le triste record de la plus longue interdiction de vol de l’histoire de l’aviation civile. Il a aussi coûté des milliards de dollars à Boeing, alors que le modèle était une nouvelle version de son best-seller, le 737. Il a aussi durablement entaché l’image de marque de Boeing et de la FAA.
Des enquêtes dans la presse ainsi que des rapports officiels ont souligné les relations anormales entre le constructeur aéronautique américain et l’administration de l’aviation civile, le premier s’occupant de certifier des éléments de l’appareil à la place du second. Le manque d’information, notamment aux pilotes, des caractéristiques du 737 Max, et donc l’absence de formation appropriée, a aussi été une autre grave rupture de confiance à l’égard de l’entreprise.
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