Mise à jour du 20 novembre 2020 : Cet article a été modifié : il contenait des erreurs factuelles sur le plan du vocabulaire juridique. Numerama s’attache aux faits et n’a pas vocation à publier des informations erronées. En toute transparence avec nos lectrices et lecteurs, il nous est important de laisser cet article en ligne, édité, avec les informations vérifiées.
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« C’est avec beaucoup d’émotion que je peux vous annoncer que Marvel est un homme libre.» L’annonce, qui a été massivement partagée sur Twitter et en ligne, a de quoi surprendre, vu que le Youtubeur mentionné était en prison depuis sa condamnation au mois de septembre.
Le tweet est d’autant plus étonnant qu’il vient de l’avocat Juan Branco, qui a pris la défense du vidéaste Marvel Fitness peu après son départ en prison. Tant que la décision en appel n’a pas été rendue, le Youtubeur est donc présumé innocent selon la justice.
Libéré, mais pas vraiment libre
L’avocat, qui a pris la défense du Youtubeur en octobre, après sa condamnation, avait dès le début annoncé qu’il plaiderait sa remise en liberté. Sa demande a été acceptée. C’est le procès en appel, qui doit se tenir le 15 décembre à Versailles, qui déterminera si, oui ou non, la justice confirme le premier jugement.
Une affaire très suivie sur Internet
Le Youtubeur Marvel Fitness, de son vrai nom Habannou S., était en prison depuis 59 jours après avoir été condamné en septembre pour « cyberharcèlement de meute », la première condamnation pour ce motif en France. L’affaire avait d’ailleurs beaucoup fait parler d’elle : outre le nombre de pièces versées au dossier, plus de 5 000, l’avocate des victimes, Maitre Laure-Alice Bouvier, s’était elle-même déclarée partie civile après avoir été filmée par Marvel Fitness et subi du cyberharcèlement.
La condamnation de Habannou S. avait été applaudie par les victimes de cyberharcèlement et de nombreuses associations. L’avocate spécialisée dans le droit numérique Sabine Marcellin y voyait la « fin de l’impunité sur internet ».
Mais l’affaire avait également révolté les soutiens de Marvel Fitness. Directement après l’annonce de sa condamnation, le hasthag « FreeMarvel » avait été l’un des plus partagés sur Twitter. Les vidéos de soutien ont rempli Youtube, et une chaîne et un compte Instagram dédiés, FreeMarvel, ont lancé cagnottes, pétitions et même une « contre-enquête » prouvant selon eux l’innocence du Youtubeur. Les vidéos dénoncent notamment une « justice de riche », un « scandale judiciaire », ou encore des « mensonges de la partie civile ». Depuis l’annonce de sa libération, le hashtag a à nouveau fait son entrée dans les sujets trending de Twitter, et des messages d’insultes ont à nouveau été envoyés.
Contactée par Numerama, Me Bouvier explique « regretter que le procès soit fait sur les réseaux sociaux ». « On est dans une procédure juridique, on ne fait pas de procès sur internet, on fait la justice dans les tribunaux. Ils ne se rendent pas comptes des conséquences pour les victimes, des menaces qu’il y a, du contexte actuel de haine qui peut se retrouver dans la vraie vie. C’est assez irresponsable. » Le procès en appel de Marvel Fitness le 15 décembre apportera peut-être une réponse définitive à l’histoire.
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