L’Autorité de protection des données personnelles italienne, l’équivalent de la Cnil, va prendre des « mesures officielles » contre TikTok. C’est ce qu’elle a annoncé le 22 décembre 2020 dans un communiqué de presse, en précisant également ses inquiétudes sur la protection des données. L’autorité cite dans sa lettre « le peu d’importance accordée à la protection des mineurs, le fait que l’interdiction de l’application aux moins de 13 ans soit facilement contournable, le peu de transparence, le manque d’informations pour les utilisateurs et les réglages par défaut ne respectant pas la vie privée » pour justifier sa décision.
L’autorité italienne reproche également à l’application de ne pas préciser l’usage fait des données des utilisateurs, surtout lorsqu’elles sont vendues à des pays hors Union européenne. De plus, TikTok « n’informe pas les utilisateurs de quelles méthodes d’anonymisation sont utilisées, ni à quelles fins leurs données sont utilisées », regrette l’Agence. « L’enquête que nous avons lancée au mois de mars a permis de révéler que le réseau social ne respecte pas les règles de protection des données personnelles », conclut-elle.
Les enquêtes contre TikTok se multiplient
L’autorité de protection des données n’a pour l’instant pas précisé quelles mesures étaient prises ni quelles pourraient être les conséquences pour TikTok. Le communiqué de presse précise que Tiktok a 30 jours pour « faire parvenir des éléments concernant sa défense, ou pour demander à être entendu ». Interrogé par le journal Politico, le porte-parole de Tiktok en Italie a assuré que la priorité du réseau social était « la protection de ses utilisateurs, particulièrement la vie privée des plus jeunes ». La plateforme n’a pas souhaité faire de commentaire sur les procédures engagées contre elle.
Les problèmes concernant les questions de vie privée et de protection des données sont d’autant plus importants qu’une grande majorité des utilisateurs de TikTok est mineure. Les inquiétudes de l’Italie sont suffisamment sérieuses pour qu’elle n’attende pas les résultats de l’enquête actuellement en cours au niveau européen. En France, la Cnil a lancé au mois d’août une enquête sur l’application, qui porte également sur la protection des données et des mineurs.
Ce n’est pas la première fois que le réseau social est critiqué pour son traitement des données, et il a d’ailleurs récemment été à nouveau épinglé par le régulateur américain pour sa mauvaise protection d’une partie de ses utilisateurs. Sous la menace d’une interdiction aux États-Unis, où l’application est accusée par l’administration américaine de « menacer la sécurité nationale », l’application a également été bannie en Inde au mois de juin, à la suite « d’inquiétudes concernant la vie privée ». À sa décharge, elle est aussi, au moins dans ces deux derniers pays, prise dans un jeu de décisions géopolitiques qui dépassent la sécurité et la vie privée de ses utilisateurs.
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