Le gouvernement a dressé un état des lieux de la situation épidémique en France, lors d’un conseil de défense tenu ce 29 décembre. On dénote 4 régions sous surveillance accrue. Un couvre-feu à partir de 18h pourrait être envisagé dans certaines d’entre elles. Voici la stratégie qui a été annoncée.

Emmanuel Macron a présidé un nouveau conseil de défense, ce mardi 29 décembre au matin, afin d’étudier les différentes stratégies possibles pour faire face à l’état actuel de l’épidémie du coronavirus SARS-CoV-2 en France. Le Conseil scientifique a transmis de nouvelles recommandations à cette occasion. Le ministre de la Santé Olivier Véran s’est par ailleurs exprimé en soirée au journal télévisé de France 2 pour présenter les décisions qui ont été prises à l’issue de ce conseil.

La situation épidémique

La stratégie adoptée découle des constats tirés sur la situation épidémique, que le ministère de la Santé décrit comme un « haut plateau ». Le nombre de cas positifs se situe en effet à un niveau élevé, bien au-dessus des objectifs, et qui se traduit dans une pression hospitalière toujours forte — les sorties et les entrées à l’hôpital restent similaires.

Lors d’une réunion organisée avec la presse ce mardi, le ministère de la Santé a toutefois précisé que la situation est aujourd’hui « difficile à caractériser », en raison d’un record dans le nombre de tests de dépistage réalisés lors de la semaine du Noël : 3,5 millions. Le chiffre hebdomadaire se situe habituellement entre 1 et 2 millions. Ce bond du dépistage provoque une baisse du taux de positivité (plus il y a de tests, plus le nombre de résultats positifs est proportionnellement bas) et une hausse du taux d’incidence (plus il y a de tests, plus l’on détecte des personnes positives). Cet équilibre entre les deux indicateurs va probablement s’inverser dans les prochains jours étant donné que le nombre de tests reviendront à la normale.

Olivier Véran le 29 décembre sur France 2 // Source : France 2

Olivier Véran le 29 décembre sur France 2

Source : France 2

Puisque le baromètre est « brouillé » par les fêtes, le conseil de défense a choisi de territorialiser la stratégie et de patienter encore quelques jours avant de prendre des décisions. C’était l’une des options proposées par le Conseil scientifique. Voici la stratégie annoncée pour les prochains jours.

Les mesures envisagées dans 4 régions

Le gouvernement porte une « vigilance particulière » envers 4 régions spécifiquement, au sein desquelles la situation hospitalière est tendue et où le taux d’incidence est particulièrement élevé dans une vingtaine de départements.

Les 4 régions concernées : 

  • Grand Est ;
  • Bourgogne Franche-Compté ;
  • Auvergne Rhône-alpes ;
  • Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les indicateurs au sein de ces quatre régions seront étudiés au 1er janvier 2021. Si la situation est évaluée comme toujours aussi tendue à cette date, alors un « couvre-feu anticipé » sera adopté à partir du 2 janvier, et il démarrera à partir de 18h. La mesure courra pour au moins deux semaines avant que la situation soit potentiellement réétudiée (allègement ou mesure plus stricte). « Ce que nous écartons, c’est l’idée du confinement, ni généralisé, ni local » à l’heure actuelle, a précisé Olivier Véran.

Une vingtaine de départements sont potentiellement concernés (Alpes-Maritimes, Ardèche, Vosges, Saône-et-Loire…), mais cette liste évoluera au 1er janvier en fonction de l’évolution des chiffres. Cela signifie que les régions sont sous vigilance, mais ne seront pas nécessairement intégralement sujettes au couvre-feu à 18h. La mise en pratique de cette stratégie sera réalisée en « concertation » avec les acteurs territoriaux, afin de prendre des mesures supplémentaires adaptées aux situations locales.

Rentrée des classes maintenue

En dehors de ces quatre régions sous vigilance renforcée, il n’est pas prévu que des mesures plus strictes soient appliquées en dehors des mesures déjà en vigueur (couvre-feu à 20h).

La rentrée des classes aura par ailleurs lieu comme prévu le 4 janvier 2021, dans les mêmes conditions qu’en décembre. Pour les établissements culturels et sportifs, la clause de revoyure est maintenue à l’échéance du 7 janvier, date à laquelle une évolution sera envisagée en fonction des indicateurs. Il en va de même pour les bars, restaurants et salles de sport dont la clause de revoyure est fixée au 20 janvier.

Le ministère de la Santé a toutefois insisté quant à la nécessité d’apporter une « attention collective » concernant le 31 décembre : suivre les recommandations collectives sera « décisif » pour la maîtrise de l’épidémie, et la soirée du nouvel an sera accompagnée d’une « forte mobilisation » des forces de l’ordre. Quant à l’après-20 janvier, Olivier Véran estime qu’il est encore difficile de se projeter, d’autant que « nous entrons dans la phase hivernale, qui est propice à la diffusion du virus ».

Les 20 départements concernés au sein des 4 régions sous vigilance

Ces départements sont ceux actuellement surveillés d’ici le 1er janvier, au sein des 4 régions sous tension. La liste pourra évoluer pour le couvre-feu anticipé envisagé à compter du 2 janvier.

03 – Allier

05 – Hautes-Alpes

06 – Alpes-Maritimes

07 – Ardèche

08 – Ardennes

10 – Aube

25 – Doubs

39 – Jura

51 – Marne

52 – Haute-Marne

54 – Meurthe-et-Moselle

55 – Meuse

57 – Moselle

58 – Nièvre

68 – Haut-Rhin

70 – Haute-Saône

71 – Saône-et-Loire

88 – Vosges

89 – Yonne

90 – Territoires de Belfort

Point sur la vaccination

Olivier Véran a souhaité, lors de ses annonces, faire un point sur la vaccination, afin d’expliquer pourquoi le processus semble lent en France. « Nous aurons les mêmes résultats que les Allemands. Ils ont mis en place des grands vaccinodromes. Nous avons choisi de nous appuyer sur les médecins et les professionnels de santé : cela prend un peu plus de temps au démarrage », a expliqué le ministre de la Santé. Ce dernier a par ailleurs précisé qu’il était enthousiaste à l’idée de se faire vacciner, ajotuant cependant qu’il attendra son tour : « Je ne veux pas prendre la place de quelqu’un qui est plus prioritaire que quelqu’un. »

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