La gendarmerie se réorganise pour se déployer dans le numérique. Par un arrêté publié le 18 mars 2021 au Journal officiel, il est annoncé la création d’un commandement de la gendarmerie dans le cyberespace. Composé de quatre divisions, il a pour mission de « piloter, conduire et animer le dispositif de la gendarmerie nationale dans la lutte contre les cybermenaces ».
Surtout, rapporte Le Monde Informatique, citant le directeur adjoint du numérique pour le ministère de l’Intérieur, ce commandement regroupe les unités et les services de la gendarmerie qui s’occupent déjà du cyberespace. Elles sont « sous une bannière de coordination unique et donc parfaitement identifiable ». Hiérarchiquement, il se retrouve directement sous le directeur général de la gendarmerie.
Plusieurs structures déjà en place
La gendarmerie n’a toutefois pas attendu l’arrivée de ce commandement pour investir le cyberespace. Depuis novembre 2019, elle dispose d’un pôle national de lutte contre les cybermenaces, dirigé par le colonel Éric Freyssinet. La gendarmerie peut aussi compter sur le centre de lutte contre les criminalités numériques, que commande la lieutenante-colonelle Fabienne Lopez.
À cela s’ajoute le réseau des enquêteurs numériques et des acteurs de la prévention et de la protection numériques de la Gendarmerie Nationale, ou CyberGEND. Interviewé en avril 2020 par Global Security Mag, Éric Freyssinet indiquait que cette structure compte plus de 5 000 gendarmes, dont quelques centaines d’enquêteurs spécialisés. Ce réseau passera à 7 000 personnels en 2022, selon L’Essor.
Dans l’espace numérique, les grands champs d’action de la gendarmerie couvrent des sujets comme les trafics en ligne, que ce soit la commerce de produits illicites (drogues, armes, médicaments) ou la vente d’éléments plus dématérialisés (données personnelles, informations bancaires, documents confidentiels d’entreprises), sur le web ou au niveau de réseaux plus difficiles d’accès.
L’apologie du terrorisme, la pédopornographie, les arnaques, la falsification de documents, l’usurpation d’identité sont aussi des sujets sur lesquels elle intervient. Côté « cyber », les dénis de service contre les sites, les botnets (Emotet) et les rançongiciels ou le piratage de contenus culturels (Zone-Téléchargement) l’intéressent aussi. On l’a aussi retrouvé sur le dossier EncroChat, où il est question de déchiffrement.
Cette réorganisation n’est pas la première du genre. En 2016, une même évolution a été observée dans les Armées, avec le Commandement de cyberdéfense, pour coiffer toutes les unités opérationnelles. Il supervise 3 400 personnes. Son rôle n’est toutefois pas de mener des enquêtes, comme la gendarmerie, mais de protéger le ministère des Armées ainsi que les troupes sur les théâtres d’opérations.
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